LIX Après avoir mûrement réfléchi à la position pénible et embarrassante où il se trouvait placé, Nicolas se décida à s’en ouvrir franchement aux bons frères, sans perdre de temps. Il profita donc de la première occasion qu’il rencontra de se trouver seul avec M. Charles Cheeryble, le lendemain soir, pour lui raconter la petite histoire de Smike et pour lui exprimer, d’un ton modeste mais assuré, l’espoir que son excellent protecteur voudrait bien, en raison des circonstances, approuver le parti extrême qu’il avait pris de s’interposer entre le père et son fils. M. Charles l’écouta sans paraître aussi étonné que Nicolas s’y serait attendu. « Vous êtes sans doute étonné, mon cher monsieur, dit le frère Charles, que je n’aie pas montré plus de surprise en entendant votre récit ; cela s’exp