LXIX Ralph était assis tout seul dans la chambre solitaire où il avait coutume de prendre ses repas et de passer la soirée, quand des occupations lucratives ne l’appelaient pas au dehors. Devant lui était son déjeuner intact. Sa montre était sur la table, où ses doigts battaient la mesure d’un mouvement convulsif. L’aiguille avait depuis longtemps dépassé l’heure où, depuis des années, il avait l’habitude de la remettre dans son gousset, pour descendre l’escalier d’un pas régulier, et aller vaquer à ses affaires du jour ; mais elle avait beau l’avertir de son tic-tac monotone, il n’y faisait pas plus attention qu’aux mets et au carafon qui l’invitaient à manger et à boire ; il restait là, la tête appuyée sur sa main, et les yeux fixés tristement sur le parquet. Comme Newman n’était pas v