Vers la fin de la journée, nous arrivâmes au bord du lac. Comme nous quittions la brousse et venions de découvrir la nappe liquide, nos amis indigènes, poussant des hurlements de joie, se mirent tous à nous désigner par de grands gestes une même direction devant eux. Nous eûmes alors le plus imprévu des spectacles : toute une flottille de canots, glissant sur la surface polie, s’en venait droit vers la rive que nous occupions. Elle était à plusieurs milles quand nous l’aperçûmes ; mais elle avançait avec une extrême vitesse et fut bientôt si près de nous que les rameurs purent nous distinguer individuellement. Aussitôt, il se produisit parmi eux une explosion d’allégresse ; nous les vîmes se lever de leurs sièges, brandir follement leurs pagaies et leurs lances ; après quoi, se mettant de