Un homme affable

1020 Palabras
Chapitre 7 : Un homme affable Anisha baissa la tête devant l’ami de son sauveur. Son air réprobateur et son attitude dédaigneuse envers elle, la mettait vraiment mal à l’aise. Elle savait pertinemment qu’elle causait de gros ennuis à ces gens et elle en était désolée. D’autant plus qu’ils étaient étrangers à ces terres, ils risquaient d’être malmenés par sa faute. Si seulement elle ne s’était pas trouvée dans ce port minuscule et exposé, soupira-t-elle intérieurement. Si elle s’était trouvée à Albatra où ailleurs, elle aurait profité de la confusion qui se déroulait sur le pont pour se sauver. Avec les vêtements qu’on lui avait prêtés, elle serait passée inaperçue, elle en était certaine. Mais pour aller où ? finit-elle par se demander avec résignation. Le reste d’argent, que lui avait rapporté les deux toilettes qu’elle avait vendues dans une petite boutique du port, lui avait été pris par ses ravisseurs. Il ne lui restait plus rien. Quant à travailler quelques jours pour tenter d’avoir de quoi subvenir à ses besoins, elle pouvait oublier. En plus d’être activement recherché par Helias et sa garde, il y avait aussi ces pirates qui menaçaient de la retrouver. Anisha leva les yeux vers cet homme qui se prénommait Madok, il semblait du genre affable et enclin à assister les autres. Peut-être que si elle le lui demandait, il l’aiderait. Ne serait-ce qu’en prenant contact avec Dalia à sa place. Puis l’expression de la jeune femme s’attrista aussitôt. En pensant à sa jeune sœur, le visage de Alva lui revint en tête. Sans son aide, jamais, elle n’aurait pu fausser compagnie à ces brigands des mers, et elle serait sans doute au fond de la cale de cette maudite caravelle. Si les autres avaient eu une chance de fuir, Anisha savait qu’Alva ne pouvait se défaire de son sort. Elle serait vendue et il n’en sera pas autrement… _ Retourne sur le pont et observe les faits et gestes de ces rats, commanda Madok à son compagnon, si le capitaine vient à leur céder plus que la visite des soutes, viens me prévenir immédiatement. _ Bien, fit l’autre en baissant légèrement la tête comme pour lui signifier qu’il se soumettait à son ordre. Anisha sentait qu’il n’y avait pas qu’une simple amitié entre ces deux-là et qu’un lien tout autre les réunissait. Peut-être une allégeance ou quelque chose du genre ? _ Votre ami n’a pas l’air de voir d’un bon œil que vous m’aidiez, dit-elle aussitôt que l’homme était sorti. Madok retira sa cape, s’adossa contre la porte avant de lui répondre : _ Ce n’est pas du tout contre vous, Heddy est méfiant par nature. Il est mon ami depuis des années et il en a toujours été ainsi. _ Je vois. En attendant, c’est lui qui a raison. Combien même, je ne serais pas une voleuse, si une fouille des cabines se faisait, vous seriez en porte-à-faux. Et… vu que vous n’êtes pas d’ici… _ Allons, n’ayez crainte à ce sujet, s’il venait à demander une fouille, je changerai mes plans. Anisha s’étonna de sa réponse. Elle observa la pièce avec inquiétude avant de se demander : « Comment compte-t-il faire pour me cacher dans cet espace restreint ? » _ Vous changerez vos plans ? répéta-t-elle avec une angoisse grandissante. C’est-à-dire… _ Je vous rachèterai auprès de ces forbans et vous pourrez vivre librement après cela. _ Me racheter ? _ En effet. _ Mais qu’est-ce qui vous dit qu’ils accepteront ? _ Le montant que je proposerai, déclara l’homme d’un air déterminé qui déconcerta la jeune femme. Je pense qu’ils se laisseront convaincre en voyant la somme que je leur offrirai. Et puis, vous semblez leur causer bien des problèmes à ces pirates, je suis certain qu’ils ne rechigneront pas à se débarrasser de vous si je leur en donne l’occasion. La jeune femme ne savait pas comment prendre cette dernière phrase. Cet homme insinuait vraiment qu’elle était un fardeau, même pour des brigands ? Voyant qu’il s’amusait de la voir passer par plusieurs expressions outrées, Anisha détourna la tête de mécontentement. _ Ne le prenez pas mal. Vous êtes intrépide et vous ne reculez devant rien pour votre liberté, c’est un compliment, croyez-moi. _ Peut-être bien, mais en attendant tout ce que j’ai fait n’aura servi à rien si vous êtes obligé de me racheter. Et à ce propos, sachez que je m’engage à vous rembourser jusqu’à la dernière pièce de votre dépense. _ Je crois en effet que vous tiendrez parole, seulement, je préférerai choisir moi-même la modalité du remboursement. Anisha qui était assise autour de la petite table, se leva d’un trait, l’expression exorbitée et ses mains autour de sa poitrine. _ Sachez monsieur, que je ne suis pas ce genre de femmes, alors si votre intention est d’obtenir quelques faveurs que ce soit, je préfère encore tenter de fuir par mes propres moyens… Madok la considéra avec sérieux et son sourire s’éteignit doucement sur ses lèvres. _ Pour qui me prenez-vous, madame ? dit-il en se redressant et en jetant son vêtement sur le petit fauteuil qui trônait près de l’entrée. Je ne sais pas de quels genres de mœurs usent les populations du nord, mais sachez que de là où je viens, il est très cavalier de marchander les charmes d’une femme. Et par modalité, je pensais simplement solliciter votre aide, en retour. Anisha eut soudainement honte de son comportement. Elle avait vite fait de juger les intentions de cet homme alors qu’il l’avait aidé dans un premier temps, sans rien demander en échange. _ Je suis désolée, s’excusa-t-elle avec humilité et regret. Je n’aurais pas dû vous attribuer des idées aussi peu convenables… surtout après ce que vous avez fait pour moi… _ Ce n’est rien, soupira l’homme en s’approchant d’elle et en l’enveloppant d’un regard à nouveau bienveillant. Au vu des mésaventures que vous traversez, je peux comprendre vos craintes, après tout, je reste un inconnu pour vous… Puis en affichant à nouveau un sourire franc, il lui tendit une main ferme. Je suis Madok et je viens du royaume de Raman…
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