La morosité de Lucia ne la lâchait plus. Le visage pâle et creusé de Don Marco restait encré dans sa tête. Elle ne pouvait s’empêcher de penser au pire. « Et s’il souffre d’un mal sérieux, et qu’ils ne me dit rien pour ne pas m’alarmer ? Conjecturait-elle bileuse et pleine d’angoisse. Ce voyage en Amérique c’était peut-être pour se soigner en cachette. » Ni la bonne humeur de Giuliani, ni les attentions de Vincenzo n’eurent d’effets sur son inquiétude. Sa mauvaise compagnie étant manifeste, elle s’excusa auprès d’eux dès la fin d’après-midi, et alla se réfugier dans sa chambre… _ Qu’est-ce que tu ne me dis pas au sujet des Vittorini ? Demanda, une nouvelle fois, Vincenzo à son grand-père. _ Rien que tu n’aies besoin de savoir pour me donner un arrière-petit-fils, lui dit son aïeul en