Vers huit heures, la cavalcade s’engagea dans un vaste bois d’euphorbes. La route déroulait sa régulière ascension entre deux haies de ces plantes épineuses, contournées, à l’aspect étrange et méchant, dont la sève constitue un poison mortel. Mais, à mesure qu’on s’élevait, cette euphorbia canariensis fit place à l’euphorbia balsamifera de forme moins rébarbative, dont la peau luisante et tendue ne recèle qu’un lait inoffensif, qu’elle émet jusqu’à trois mètres de distance au moindre choc. Une demi-heure plus tard, on parvenait au sommet de la Caldeira de Bandana, cratère exactement rond et creux de deux cent trente mètres, au fond duquel se trouvent une ferme et ses champs. On visita ensuite au passage la Cima de Giramar, autre cratère comblé, et dont il ne subsiste plus qu’une cheminée