XII Où l’on ne fait que changer de geôliers. On était au 9 juillet. Depuis près d’un mois déjà, selon le programme de l’Agence Thompson, on aurait dû fouler le pavé de Londres. Au lieu des rues vivantes, des maisons solides de la vieille capitale de l’Angleterre, que voyait-on ? Limitée d’un côté par un océan aux lames déferlantes, de l’autre par une chaîne ininterrompue de dunes stériles et tristes, une simple b***e de sable s’allongeant à l’infini vers le Nord et vers le Sud. Au milieu de cette b***e de sable, presque au centre de sa largeur, un navire gisait, masse de débris informes, porté par une incommensurable puissance à deux cents mètres de la mer. La nuit avait été dure pour les touristes naufragés. Tâtonnant dans une ombre épaisse, ils s’étaient à grand-peine défendus contre