LE POT DE CAVIARL’on était au quatrième jour du siège. Munitions et provisions touchaient à leur fin. Quand l’insurrection des Boxers, comme un incendie dans les herbes sèches, avait flambé tout d’un coup au nord de la Chine, les quelques Européens disséminés dans les provinces lointaines avaient rallié le premier poste de défense ; et ils y défendaient chèrement leur vie, en attendant d’être secourus – ou de ne pas l’être. Dans ce dernier cas, autant ne rien dire du sort qu’on leur réservait ; et, dans le premier, on pourrait, aux visages qu’ils rapporteraient chez les hommes, connaître qu’ils avaient vu de près une de ces morts dont la pensée ne leur fût jamais venue, même en rêve. Ichau n’était qu’à cinquante milles de la côte, et une escadre européenne croisait dans le golfe de Liang-