L’ENTONNOIR DE CUIRMon ami Lionel Dacre vivait à Paris. Il occupait, avenue de Wagram, cette belle maison, précédée d’une pelouse et d’une grille, qu’on apercevait sur la gauche en descendant de l’Arc de Triomphe, et qui devait, je présume, exister dès avant la percée de l’avenue, car le lichen en dévorait les tuiles grises et l’âge en marbrait de rouille les murs décolorés. Grande d’apparence avec ses cinq fenêtres de façade, elle s’approfondissait à l’arrière en une chambre unique. C’était là que Dacre avait installé, en même temps que son étrange bibliothèque, tous ces objets fantastiques où sa manie et la gaîté de ses amis trouvaient également à se satisfaire. Riche et d’humeur excentrique, il avait consacré une notable partie de sa vie et de sa fortune à former une collection réputée