58. LA CLARTÉ DE LA LUNE SUR LE PLANCHER Qu’était-il arrivé pendant ces heures de ténèbres ? Telle fut la première pensée d’Anne, quand les rayons du soleil pénétrèrent par sa fenêtre et l’éveillèrent le matin. Elle s’informa auprès de la servante. La fille ne pouvait parler que pour elle. Rien n’était venu la déranger, depuis qu’elle s’était mise au lit. Son maître, à ce qu’elle croyait, était tranquille dans sa chambre. Mrs Dethridge était à son ouvrage. Anne descendit à la cuisine. Hester vaquait en effet à ses occupations habituelles ; elle préparait le déjeuner. Les légers signes d’animation qu’Anne avait remarqués la veille sur son visage avaient disparu ; ses yeux avaient repris leur regard fixe et morne, et une sorte de torpeur particulière se remarquait dans tous ses mouve