« Où allez-vous me mettre ? demanda-t-il bientôt ; il faut me mettre quelque part, mon cher garçon. – Pour dormir ? dis-je. – Oui, pour dormir longtemps et profondément, répondit-il, car j’ai été trempé et secoué par la mer depuis des mois. – Mon ami et mon camarade, dis-je, est absent, vous prendrez sa place. – Il ne va pas revenir demain, n’est-ce pas ? – Non, dis-je en répondant machinalement malgré les efforts extrêmes que je faisais, non, pas demain. – Parce que, voyez-vous, mon cher enfant, dit-il en baissant la voix et posant un long doigt sur ma poitrine pour mieux m’impressionner, il faut de la prudence… – Comment dites-vous ?… de la prudence ?… – Par Dieu ! c’est la mort ! – Comment, la mort ? – J’ai été envoyé là-bas pour la vie, c’est la mort quand on en revient ; il