Nous reprîmes le large, et fîmes le plus de chemin qu’il nous fut possible. C’était bien plus dur à manœuvrer maintenant ; mais Herbert et Startop furent persévérants, et ils ramèrent, ramèrent, ramèrent, jusqu’au coucher du soleil. À ce moment, la rivière nous soulevait un peu, de sorte que nous pouvions planer au-delà des rives. Nous voyions le soleil rouge au fond de l’horizon, colorant la terre d’un bleu empourpré qui noircissait à vue d’œil, et les marais solitaires et plats, et au loin les montagnes, entre lesquelles et nous il ne semblait y avoir rien de vivant, si ce n’est çà et là, sur le premier plan, une mouette mélancolique. Comme la nuit tombait vite et que la pleine lune étant passée, la lune ne devait pas se lever de bonne heure, nous tînmes un petit conseil : il fut de cou