V Un navire en vue Au début de juillet, Halg eut une grosse émotion. Il se découvrit un rival. Cet émigrant du nom de Patterson, qui lui avait procuré à prix d’or les vêtements dont il était si fier, était entré en relations avec la famille Ceroni et tournait visiblement autour de Graziella. Halg fut désespéré de cette complication. Un adolescent de dix-huit ans, à demi sauvage, pouvait-il lutter contre un homme fait, pourvu de richesses qui semblaient fabuleuses au pauvre Indien ? Malgré l’affection qu’elle lui témoignait, était-il admissible que Graziella hésitât ? Celle-ci n’hésitait pas, en effet, mais ses préférences n’allaient pas dans le sens qu’il redoutait. L’innocente tendresse et la jeunesse de Halg triomphaient sans peine des avantages de son compétiteur. Si l’Irlandais s’e