À mesure qu’il parlait, une sorte de trouble respectueux assourdissait progressivement la voix, modifiait l’attitude du commandant. Quand il se tut, il avait sa casquette à la main. « Vous faites erreur, monsieur, dit froidement le Kaw-djer. – Je jurerais, pourtant... – À quelle époque remonterait le portrait en question ? interrompit le Kaw-djer. – À une dizaine d’années environ. » Le Kaw-djer n’hésita pas à dénaturer quelque peu la vérité. « Il y a plus de vingt ans, répliqua-t-il, que j’ai quitté ce que vous appelez le monde. Ce n’est donc pas moi que ce portrait représente. D’ailleurs, pourriez-vous me reconnaître ?... Il y a vingt ans, j’étais jeune. Et maintenant !... – Quel âge avez-vous donc ? » interrogea étourdiment le commandant. Sa curiosité, surexcitée par l’étrange my