Le jour suivant, la même manœuvre fut adoptée. Vers deux heures de l’après-midi, les Patagons, ayant fait au total une soixantaine de kilomètres depuis qu’ils s’étaient ébranlés, atteignirent le sommet du col emprunté par la route pour franchir la chaîne centrale de l’île. Depuis près de trois heures, ils montaient alors sans interruption. Gens et bêtes étaient pareillement exténués. Au moment de s’engager dans le défilé qui commençait en cet endroit, ils firent halte. Le Kaw-djer en profita pour se poster à quelque distance en avant. Sa troupe, grossie de tirailleurs ralliés pendant la retraite et de ceux qui se trouvaient déjà au sommet, comptait alors près de soixante fusils. Ces soixante hommes, il les disposa sur une centaine de mètres, au point où la tranchée était la plus profonde,