CHAPITRE II. SOUVENIRS DE SAN-DOMINGO La nuit était étouffante. Ne pouvant dormir, Francine restait tranquillement assise sur son lit, occupée à réfléchir. L’objet de ses méditations était tout simplement sa femme de chambre. Qu’était-ce que mistress Ellmother ? Elle avait dit à Émily que son but, en cherchant une nouvelle place, était d’échapper à ses propres pensées. Elle admettait comme articles de foi la croyance légèrement superstitieuse qui désigne le vendredi comme un mauvais jour ; elle y ajoutait l’axiome qu’il est prudent de jeter une pincée de sel par-dessus son épaule quand on a eu la malechance de renverser la salière. En elles-mêmes, ces particularités n’avaient pas grande importance ; mais, par un enchaînement d’idées que Francine ne pouvait comprendre, elles la ramenaie