CHAPITRE III. LA GRANDE CONSOLATION Émily replia silencieusement les pages du manuscrit d’Alban Morris. Il n’y avait pas de doute possible : son père était mort de sa propre main ! Cécilia n’avait pas desserré sa douce étreinte. Émily appuya sa tête sur le sein de sa petite amie. Elle souffrait sans mot dire ; sans mot dire aussi Cécilia se pencha pour lui mettre un b****r au front. Au dehors, les sons épars dans l’air étaient en harmonie avec leurs douloureuses pensées. D’une maison voisine s’échappaient des voix d’enfant scandant une mélodie traînante et plaintive ; la brise par moments frôlait contre les vitres les premières feuilles jaunies par l’automne. Combien de temps les deux jeunes filles, serrées l’une contre l’autre, demeurèrent-elles ainsi sans bouger ? Émily rompit le si