III Coup pour coup Telle était maintenant la situation de Marfa Strogoff et de Nadia l’une vis-à-vis de l’autre. La vieille Sibérienne avait tout compris, et si la jeune fille ignorait que son compagnon tant regretté vécût encore, elle savait, du moins, ce qu’il était à celle dont elle avait fait sa mère, et elle remerciait Dieu de lui avoir donné cette joie de pouvoir remplacer auprès de la prisonnière le fils qu’elle avait perdu. Mais ce que ni l’une ni l’autre ne pouvaient savoir, c’est que Michel Strogoff, pris à Kolyvan, faisait partie du même convoi et qu’il était dirigé sur Tomsk avec elles. Les prisonniers amenés par Ivan Ogareff avaient été réunis à ceux que l’émir gardait déjà au camp tartare. Ces malheureux, Russes ou Sibériens, militaires ou civils, étaient au nombre de que