XLVIII.QUE POURRAIS-JE FAIRE ENCORE ? Lorsqu’après la lecture de ces émouvants et terribles adieux, j’eus réussi à calmer un peu mes esprits et à sécher mes larmes, ma première pensée fut pour Eustache, et cette pensée fut : Ce qu’il faut avant tout, c’est empêcher qu’il lise jamais ce que je viens de lire. Oui ! voilà à quel résultat j’étais arrivée. J’avais dévoué ma vie à la poursuite d’un but unique ; ce but je l’avais atteint ; là, sur ma table, sous mes yeux, je tenais la triomphante justification de mon mari ; et, par compassion pour lui, par égards pour la mémoire de sa femme morte, mon unique espoir était maintenant qu’il ne pût jamais voir la lettre qui prouvait son innocence ; mon seul désir était que cette lettre restât pour toujours secrète et cachée ! Je demeurai abîmée da