XVIII Ayrton ou Ben Joyce Ayrton parut. Il traversa le pont d’un pas assuré et gravit l’escalier de la dunette. Ses yeux étaient sombres, ses dents serrées, ses poings fermés convulsivement. Sa personne ne décelait ni forfanterie ni humilité. Lorsqu’il fut en présence de Lord Glenarvan, il se croisa les bras, muet et calme, attendant d’être interrogé. « Ayrton, dit Glenarvan, nous voilà donc, vous et nous, sur ce Duncan que vous vouliez livrer aux convicts de Ben Joyce ! » À ces paroles, les lèvres du quartier-maître tremblèrent légèrement. Une rapide rougeur colora ses traits impassibles. Non la rougeur du remords, mais la honte de l’insuccès. Sur ce yacht qu’il prétendait commander en maître, il était prisonnier, et son sort allait s’y décider en peu d’instants. Cependant, il ne rép