II PRIS L’UN POUR L’AUTRE. – Je ne crois pas qu’il soit arrivé… – Et pour quelle raison ne le croyez-vous pas ? – Parce que mon journal n’en a rien dit. – Mal renseigné, votre journal, car la nouvelle est tout au long dans le mien… – Alors je me désabonnerai… – Et vous n’aurez pas tort… – Assurément, car il n’est pas permis, lorsqu’il s’agit d’un fait de cette importance, qu’un journal manque d’informations, et que ses lecteurs n’en aient pas connaissance… – C’est impardonnable. » Ces propos s’échangeaient entre deux citoyens de Cincinnati, qui se promenaient sur ce pont suspendu, long de cent soixante toises, jeté sur l’Ohio, presque à l’embouchure du Lacking, entre la métropole et les deux faubourgs de Newport et de Covington, bâtis sur le territoire du Kentucky. C’est l’Ohio,