À l’égard de Mme Toronthal, Sava éprouvait un tout autre sentiment. Si la femme du banquier subissait la domination de son mari, qui lui montrait peu de déférence, elle était bonne, du moins, elle valait mille fois mieux que lui par l’honnêteté de sa vie, par le soin de sa dignité personnelle. Mme Toronthal aimait profondément Sava. Sous la réserve de la jeune fille, elle avait su découvrir les qualités les plus sérieuses. Mais cette affection qu’elle ressentait, était quasi exaltée, mêlée d’une sorte d’admiration, de respect et même d’un peu de crainte. L’élévation du caractère de Sava, sa droiture, et, en de certains moments, son inflexibilité, pouvaient expliquer cette forme étrange de l’amour maternel. Cependant la jeune fille lui rendait affection pour affection. Même sans le lien du