III À la baie Scotchwell La Wel-Kiej revint le 15 avril de Punta-Arenas. Dès qu’on l’aperçut, les émigrants, impatients de connaître leur sort, se massèrent en rangs serrés sur le point du rivage vers lequel elle se dirigeait. Le groupement de cette foule s’effectua de lui-même suivant les lois immuables qui régissent les attroupements sur toute la surface de notre planète imparfaite, ce qui revient à dire que les plus forts s’emparèrent des meilleures places. En arrière, furent reléguées les femmes. De là, elles ne pouvaient rien voir, ni rien entendre, mais elles n’en bavardaient qu’avec plus d’entrain en échangeant des commentaires aussi assourdissants que prématurés sur les nouvelles encore inconnues qu’apportait la chaloupe. En avant, c’était les hommes, à une distance du bord de l