CHAPITRE II. MANÈGES Le lendemain matin, M. Mirabel aperçut de sa fenêtre Émily qui se promenait seule au jardin, en attendant le déjeuner. Il descendit la rejoindre. « Permettez-moi de vous dire un mot avant que nous nous revoyions à table, dit-il d’un air grave. Recevez mes excuses, mes regrets, de vous avoir offensée hier soir. » Le regard étonné d’Émily répondit pour elle avant que ses lèvres eussent prononcé une parole. « Qu’ai-je pu dire ou faire, demanda-t-elle, qui vous fasse croire que vous m’avez offensée ? – Ah ! Dieu merci, je respire ! s’écria M. Mirabel avec cette juvénile gaieté qui était un des moyens de sa popularité féminine. Je craignais sérieusement de m’être montré léger avec vous. C’est une terrible confession à faire pour un clergyman, mais il n’en est pas moins