5. RÉCIT DE WALTER HARTRIGHT Au début de l’été 1850, ce qu’il restait de mes compagnons et moi-même quittâmes les forêts sauvages de l’Amérique centrale pour rentrer au pays. Notre bateau sombra dans le golfe du Mexique. C’était la troisième fois que, par miracle, j’échappais à la mort. J’avais, en effet, échappé aux fièvres, puis à la cruauté des Indiens et, enfin, à la noyade. Nous fûmes recueillis par un bateau américain faisant route vers Liverpool. Je débarquai l’après-midi du 13 octobre 1850 et arrivai à Londres le soir même. Les dangers que j’avais courus avaient fait de moi un autre homme. J’étais devenu énergique et plein de décision : alors qu’un an auparavant j’avais fui devant l’avenir, je revenais pour le regarder en face. Laura Fairlie occupait toutes mes pensées quand je qu