Sur le départ

1252 Palabras
Sur le départ Il n’était pas loin de quinze heures et Anisha s’impatientait de ne pas voir Dalia arriver. Cette dernière avait fait dire à Gisèle qu’elle passerait après le repas, seulement, elle n’avait toujours aucune de ses nouvelles. _ Callen était avec elle, tenta de la faire patienter, sa camériste en lui offrant une tasse d’infusion. Ils ont sûrement beaucoup à se dire, avec le mariage qui approche… mais, pas d’inquiétudes, elle ne va pas tarder… _ Oui, tu as sûrement raison, soupira Ani qui ne pensait pas que sa sœur la ferait attendre dans un moment aussi important. C’est juste que je voulais profiter au maximum d’elle avant mon départ. _ Que dirais-tu de sortir te promener un peu, en attendant que l’entrevue de ces tourtereaux se termine, et que notre future princesse d’Albatra daigne nous rejoindre ? _ C’est une très bonne idée, j’en profiterais pour passer dire au revoir à Diane ainsi qu’à tout le monde aux offices… _ Je dirais que c’est le bon moment en plus, elles doivent avoir terminé leur service. _ Oui, je me souviens du temps que l’on passait ensemble, quand j’étais moi-même servante, rêvassa presque Anisha, avec toi, qui nous jouait de la musique. Au fait, ça fait combien de temps que tu n’as pas pris ton instrument ? _ Je dois avouer que je n’ai pas eu une seconde à moi, ces derniers temps. Entre ta disparition, l’arrivée de la future reine, et tous les autres évènements… _ Je suis désolée de t’avoir donné du fil à retordre, s’excusa Anisha qui avait envie de remettre totalement les choses à plat avec son amie. _ Tu n’as pas à t’excuser de quoi que ce soit, Ani. C’est plutôt à moi de te redemander pardon, j’ai mal agi envers toi, et ce, malgré l’amitié profonde que je te porte. Ma loyauté envers mon roi et ma nation, m’a souvent poussé à ignorer ta détresse, pire, j’y ai contribué. _ C’est du passé, Gisèle. Je comprends que tu n’as fait que ton devoir, et je ne t’en veux plus du tout. J’aimerais que toi aussi, tu cesses de te culpabiliser et que tu passes à autre chose. Je veux que tu gardes que les bons souvenirs de notre amitié, de mon côté, c’est ce que je vais faire en tout cas… Gisèle prit une grande inspiration, et vint s’asseoir sur le divan, tout près de son amie. Ani posa sa tasse en voyant l’expression de la jeune femme. Elle voulut lui demander ce qui n’allait pas, quand, celle-ci la saisit dans ses bras, et la serra avec force. À sa respiration saccadée et aux tremblements de sa poitrine, Anisha comprit que son amie pleurait. Alors qu’elle-même avait lutté depuis des heures pour retenir ses larmes, à cet instant, elle ne le pouvait plus. Elle se laissa totalement aller à sa tristesse… _ Dalia, c’est toi ? demanda Anisha d’une voix encore tremblante d’avoir beaucoup pleuré. Désolée, je ne t’ai pas entendu frapper à la porte. _ C’est bien normal, je suis entrée directement, fit la jeune femme d’une voix qui se voulait résolue et en tenant un baluchon dans chaque main. Gisèle qui n’avait pas non plus entendu Dalia entrer dans les appartements de son amie, se leva, étonnée de ce qu’elle voyait. _ Je peux savoir ce que c’est, demanda Anisha, perplexe, mais loin de se douter de ce qu’elle allait entendre. _ Je pars avec toi, déclara sa cadette. Croyant d’abord à une déformation auditive, elle lui fit répéter ce qu’elle venait de dire. _ Tu as très bien compris. J’ai ramassé mes affaires et je compte partir avec toi. _ Tu n’y penses pas ? demanda Anisha d’un air ahuri. _ Et pourquoi pas ?! Je suis venue à Targat pour te retrouver, et aujourd’hui, tu veux me quitter à nouveau pour, on ne sait quelle contrée. Non, je refuse de rester aussi loin de toi, désolée. _ Mais que fais-tu de ton mariage ? demanda Gisèle qui semblait aussi perdu qu’Anisha à cet instant. Et Callen, tu y as pensé ? _ Je lui parlerai un peu plus tard… je lui dirais que je n’arrive pas à entrevoir ma vie loin de ma seule famille, sur ses mots, le menton de Dalia trembla d’émotions. Il comprendra sûrement, il a un frère lui aussi… C’était de la folie. Anisha concevait que la tristesse, qu’engendrait son départ, était grande et bouleversante, mais sa sœur devait se ressaisir et penser à son avenir avant tout. _ Dalia, tu sais que je t’aime plus que tout, mais je ne peux pas te laisser venir avec moi… _ Quoi tu refuses que je vienne ? Maintenant que tu t’es trouvé une nouvelle famille, tu oublies que l’on était tout l’une pour l’autre, après la mort de nos parents ? Ou peut-être qu’eux aussi, tu désires les oublier ? _ Dali ! intervint Gisèle qui trouvait la dureté de ses propos, inacceptable. Tu savais qu’elle partirait, et avant aujourd’hui, tu comprenais son choix. Alors que t’arrive-t-il ? La douleur faisait dire des bêtises à sa sœur et Anisha en était consciente. Au lieu de se formaliser ou de répondre, elle se contenta de s’avancer vers Dalia, de lui prendre ses baluchons des mains et de les déposer au sol. _ Tu es la seule famille qui compte en ce moment pour moi, lui rappela-t-elle avec douceur. Certes, je sais que des membres de ma famille sont quelque part sur cette terre, seulement, je ne les connais pas, et je n’éprouve absolument rien pour eux à ce jour. Si je refuse de t’emmener, ce n’est pas pour me débarrasser de toi, et loin de moi l’idée de te trouver des substituts. _ Dans ce cas, laisse-moi… Sans la laisser finir, la princesse entoura sa cadette de ses bras et l’attira à elle. _ Je veux que tu sois heureuse, Dali. Contrairement à moi, tu as la chance de vivre un amour réciproque, et c’est une chose merveilleuse que toute fille dans ce monde devrait connaître. Une partie de moi, refuse de te laisser, et voudrait t’emmener, mais c’est une partie égoïste qui n’a pas son mot à dire. _ Mais comment je ferais sans toi ? sanglota Dalia en serrant sa sœur, elle aussi. Lors de notre dernière séparation, ça a été un enfer, je refuse de revivre ça à nouveau… _ Allons, ce n’est pas la même chose. Contrairement à la fois où je fus arrêtée et emmenée au loin, là, tu sais où je suis… de plus, on pourra communiquer à longueur de temps ensemble, puis je viendrai te voir et réciproquement… _ Tu dis ça comme si c’était une chose facile pour toi. _ Absolument pas. Je suis terriblement triste de partir, mais je sais que je te laisse entre de bonnes mains. Tu vas pouvoir faire ta vie et me donner une demi-douzaine de nièces et neveux que je pourrais embrasser longuement à chacun de mes retours sur notre île. À ces mots, Dalia hocha la tête comme pour marquer son opposition à ce qu’elle lui professait. Mais, Anisha pu sentir que sa volonté flanchait tout de même quelque peu… _ Allons, je suis certaine, que les bras fort de mon beau-frère sauront te consoler durant les moments difficiles, et dès que tu sentiras que c’est trop dur, envoi moi une lettre, et je ferais mon possible pour venir te visiter… _ Tu me le promets ? _ Je t’en donne ma parole…
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