chapitre 7

1188 Mots
Leo dormait paisiblement, tandis que Lucia continuait de le serrer contre elle, allongée sur le lit. La frayeur qu’elle avait ressenti cette après-midi-là, l’avait vidé de toute substance vitale. Cela faisait plusieurs heures qu’ils étaient rentrés, mais elle tremblait encore de tous ses membres. Elle avait tellement pleuré et crié que sa gorge était en feu, et une lourde culpabilité lui comprimait la poitrine. Sérieusement, comment elle avait pu se montrer aussi négligente ? Qu’aurait-elle fait s’il était arrivé quelque chose de grave ? Elle connaissait pourtant bien le comportement de Leo, surtout quand il était contrarié. Au lieu d’arrondir les angles et de se montrer compréhensive, elle s’était lancée dans un bras de fer avec son petit. Sa peur d’être retrouvée par Vincenzo était telle, qu’elle avait frôler le pire. _ Pardon mon bébé, fit-elle à voix basse en embrassant la petite main qu’elle tenait dans la sienne. Maman ne recommencera plus. On frappa doucement, puis la porte de la chambre s’ouvrit sur Siv. Lucia se redressa tandis qu’il lui dit à voix basse : _ Je t’ai fait du thé, viens le boire pendant qu’il est chaud. _ C’est gentil, répondit-elle. Merci. Tout doucement, elle retira son bras de dessous la tête de son fils, et s’écarta lentement de lui. Après avoir refermée la porte pour que le bruit ne le réveille pas, elle rejoignit son ami dans le salon. _ Je t’ai mis un peu de miel dans ta tasse, lui dit-il en désignant le verre qui se trouvait sur la table basse. Lucia alla prendre place sur le divan, face à lui et prit sa boisson entre ses mains. _ Je suis désolée de t’avoir fait courir partout, Siv, lui dit la jeune femme penaude. Et surtout merci, car sans toi… je ne sais pas ce que j’aurai fait… Il ne savait pas si c’était le bon moment, mais l'homme eut envie de lui dire ce qu’il pensait de sa situation. Il souhaitait aussi lui faire part de ses sentiments et de lui proposer une véritable perspective à ses côtés. Une vie qui offrirai stabilité et épanouissement à son fils. Lui en tout cas, était prêt à se lancer dans l’aventure de la vie de famille, restait à savoir si elle, était prête à l’accepter. _ Lucia, je ne prétends pas avoir la connaissance infuse en ce qui concerne le bon développement d’un enfant, mais il est certain que Leo a besoin de stabilité, et aussi d’une figure paternelle. Je ne dis pas que tu manques à tes devoirs de mère, ou un truc du genre… mais il faut se montrer réaliste, il comprend que quelque chose cloche dans vos vies. Et cette histoire de père absent pour un long voyage à atteint ses limites… Les mots de Siv résonnaient étrangement dans la tête de Lucia. En quelques phrases, il venait de synthétiser tous leurs problèmes. Elle était tellement obnubilée par ses craintes, qu’elle n’avait pas vu à quel point son petit était en souffrance. _ Il est en âge de se poser des questions et il serait peut-être temps que tu y répondes franchement, lui suggéra son ami sur un ton sérieux. _ Je sais que tu as raison, reconnu Lucia en baissant la tête. Que pouvait-elle faire ? Elle lui avait raconté cette histoire de père en voyage, parce qu’elle ne savait pas quoi lui dire d’autre. Comment elle aurait pu expliquer sa séparation à un enfant aussi petit ? Elle-même était encore perdue à ce sujet. Et puis si elle ne lui donnait qu’une partie de la vérité, elle allait passer pour la méchante mère qui l’avait séparé de son père, et le résultat ne risquait pas d’être meilleur. _ Je… je suis consciente du problème, mais dans l’immédiat, je ne peux lui dire certaines choses. Il est trop petit pour comprendre, et je pense qu’en m’investissant plus, j’arriverai à palier au manque qu’il a. _ Lucia, fit-il en se levant et en venant tout près d’elle, tu n’est pas obligé de donner des détails à Leo, mais tu dois lui dire ce qu’il en est. Avec le temps, tu lui précisera la situation... _ Je ne sais pas, balbutia-t-elle pensive. _ Et quand je parlais de figure paternelle, je ne pensais pas spécialement à son vrai père. Lucia, tu n’ignores pas que je nourris des sentiments pour toi, et j’aimerais vraiment faire partie de vos vies, à Leo et à toi… Tout en lui disant cela, il augmenta sa proximité avec elle. Prise de court, la jeune femme se figea, tandis que Siv repoussait une mèche qui s’était échappée de son chignon. Sans la quitter du regard l’homme se pencha sur elle pour l’embrasser. Mais avant que ses lèvres n’aient touché les siennes, Lucia eut un mouvement de recul. _ Je vais voir le petit, se leva-t-elle en proie à la panique. Siv la retint par le bras et la ramena doucement à sa place. _ Je te demande pardon, s’excusa-t-il en soupirant. Je ne voulais pas t’effrayer. Si tu ne te sens pas prête à me donner une chance, je comprendrais… et surtout, je saurais me montrer patient… _ C’est vrai ce que l’on dit sur les italiens ? Demanda Selena Lafond à Vincenzo tandis qu’il venait de trinquer debout dans la grande cuisine de celle-ci. L’homme qui la regardait avec intérêt l’interrogea sur un ton qui se voulait nonchalant : _ Et que dit-on des italiens ? _ Et bien qu’il sont séducteurs en plus d’être de grands machos, précisa la jeune femme en s’approchant de lui et en posant son verre de vin sur le plan de travail contre lequel il était adossé. Vincenzo l’observait avec amusement tandis qu’elle vint se coller contre lui, le regard brillant de désir. _ C’est peut-être vrai, avoua-t-il à moitié, mais pour ce qui est de la séduction, les françaises ne sont pas en reste. _ Sur ce point vous avez raison, fit-elle d’une voix rauque et posant une main sur son torse. A quoi bon jouer les timides, quand on peut passer un bon moment avec une personne qui nous plait. Vincenzo sourit devant l’attitude libérée de Selena. Il était vrai que dans le passé, ce genre de filles lui plaisait beaucoup. Avec elles, il n’y avait aucunement besoin de prendre des pincettes, ni même de perdre du temps en jeux de séductions inutiles. Il n’y avait pas non plu d’attente autre que de passer un bon moment. Vincenzo posa son verre à son tour en comprenant que Selena n’avait aucune intention d’attendre de dîner avant de passer aux chose sérieuses. Il saisit Selena par les hanches et la souleva. La jeune femme entoura sa taille de ses jambes avant de s’emparer de sa bouche. Elle avait attendu ce moment depuis le premier jour où elle avait vu Vincenzo Caruso. Ce soir, allait être la plus belle soirée qu’il ne lui avait jamais été donné de passer. Cet homme connu pour son flegme, et pour son charisme fou, était dans ses bras pour la nuit. Une longue nuit où elle comptait lui faire oublier toutes celles qu’il avait connu auparavant...
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