Mon domestique me tendit un papier, au moment où il m’ouvrit la porte. J’y lus ces mots tracés d’une main d’expéditionnaire : « Je vous prie de m’excuser, monsieur : je sens le sommeil qui me prend ; je reviendrai demain matin entre neuf et dix heures. » Grâce à mes questions, j’appris qu’un garçon ayant des yeux fort bizarres était venu montrer ma carte et mon message, avait attendu une heure, s’était endormi, puis réveillé, avait écrit ce mot pour moi, et était reparti après avoir gravement prévenu mon domestique qu’ « il n’était bon à rien s’il n’avait pas sa nuit de repos. » Le lendemain matin, à neuf heures, j’attendais mon petit visiteur ; à neuf heures et demie, j’entendis marcher sur mon palier. « Entrez, Groseille ! criai-je. — Merci, monsieur, » répondit une voix grave et mé