III Quatre mois s’écoulèrent. Avril revint ; – le mois du printemps ; le mois où tout change. Depuis l’entrée de l’hiver, la marche du temps nous avait laissés, paisibles et heureux, dans notre résidence nouvelle. J’avais tiré parti de mes longs loisirs ; j’avais largement accru les sources de mon travail, et placé sur de plus sûres bases les ressources de notre existence. Marian se ranimait, délivrée de ces hésitations et de cette anxiété qui l’avaient si durement et si longtemps éprouvée ; l’énergie naturelle de son caractère commençait à se manifester de nouveau avec à peu près toute la liberté, toute la vigueur du temps jadis. Plus facile aux changements que ne l’était sa sœur, Laura nous montrait aussi plus clairement les progrès qu’elle devait aux salutaires influences de sa vie n