VIII Lorsque après mon entrevue avec mistress Cléments, je revins à la maison, je fus frappé d’un changement qui s’était manifesté chez Laura. L’invariable douceur, l’inépuisable patience dont tant de cruelles épreuves n’avaient encore pu venir à bout, semblaient lui avoir manqué soudainement. Insensible à tout ce que Marian essayait pour la calmer et la distraire, elle était assise loin de son dessin qu’elle négligeait et qu’elle avait repoussé loin d’elle, les yeux obstinément baissés, les mains sur ses genoux, et les doigts enlacés les uns dans les autres par un mouvement fébrile. À mon entrée, Marian se leva, me laissant lire sur son visage une inquiétude silencieuse ; elle attendit un instant pour voir si à mon approche Laura lèverait les yeux ; et après avoir murmuré à mon oreille