Et soudain un bruit me rappela mes compagnons absents : dans l’air paisible et clair du petit matin, j’entendis au loin le son aigu, brutal, d’un coup de fusil. Je m’arrêtai pour écouter, mais plus rien ne parvint à mes oreilles. Je me demandai si un danger subit n’avait pas fondu sur eux, mais une explication plus simple et plus naturelle me traversa la tête : l’aube était levée, et ils s’étaient imaginé que je m’étais perdu dans les bois ; aussi avaient-ils tiré ce coup de feu pour que je pusse repérer le camp. Certes, nous avions pris la ferme résolution de nous abstenir d’user de nos armes, mais je réfléchis que s’ils m’avaient cru en danger ils n’auraient pas hésité. C’était donc à moi de me hâter pour les rassurer le plus tôt possible. Comme j’étais fatigué, je n’avançais pas aussi