XXXVIII.RETOUR. Si j’avais voyagé dans ma voiture, la fin de ce récit n’aurait jamais été écrite. Avant que j’eusse roulé une heure sur la route, j’aurais appelé le cocher et je lui aurais donné l’ordre de rebrousser chemin. Qui peut répondre d’être toujours résolu ? En posant cette question, je parle des femmes et non des hommes. J’avais été résolue en fermant l’oreille aux doutes et aux avertissements de M. Playmore ; j’avais été résolue, en tenant tête à ma belle-mère ; résolue encore en prenant place dans la malle-poste française. Il n’y avait pas dix minutes que j’avais quitté l’auberge, que mon courage faiblissait. Je me disais : « Malheureuse, tu abandonnes ton mari ! » et pendant des heures, si j’avais pu faire arrêter la voiture, je l’eusse fait. Je haïssais le conducteur, le