3 Un despote (Carnet de notes d’Amédée Florence.) 26 mars. – Me voici donc en prison. Après avoir joué les Mazeppa, je joue les Silvio Pellico. Comme je viens de le coucher sur ces tablettes, c’est avant-hier, un peu avant midi, que nous avons été incarcérés. En ce qui me concerne, j’ai été empoigné par trois moricauds qui m’ont fait monter, non sans brutalité, un escalier, puis suivre un corridor sombre, aboutissant à une longue galerie, sur laquelle donnent nos cellules. Aux deux bouts de cette galerie, facile à surveiller, sont placées des sentinelles. Il est douteux que nous puissions nous échapper par là. On m’introduit dans une pièce éclairée par un vitrail doublé d’une grille de fer, placé à quatre mètres au-dessus de ma tête, et on referme la porte sur moi à triple verrou. Je