XVII L’avalanche Les hiverneurs se rapprochaient donc enfin des parages plus fréquentés de la mer de Behring. Ils n’avaient plus à craindre d’être entraînés au nord. Il ne s’agissait plus que de surveiller le déplacement de l’île et d’en estimer la vitesse, qui, en raison des obstacles, devait être fort inégale. C’est à quoi s’occupa très minutieusement Jasper Hobson, qui prit tour à tour des hauteurs de soleil et d’étoiles. Le lendemain même, 16 avril, après observation, il calcula que si la vitesse restait uniforme, l’île Victoria atteindrait vers le commencement de mai le Cercle polaire, dont 4° au plus la séparaient en latitude. Il était supposable qu’alors l’île, engagée dans la partie resserrée du détroit, demeurerait stationnaire jusqu’au moment où la débâcle lui ferait place. À