Nuit deuxième

746 Words
Nuit deuxième La Guilde de l'Aube _ Beau travail la bleue, la félicita Zack qui était adossé à un arbre. Tu t’es vachement améliorée, dis-moi. _ Qu’est-ce que tu fais là ? Le questionna Elena avec étonnement. Je croyais que tu avais un lever du soleil à observer ? Il regarda sa montre de manière ostensible, passa une main dans ses long cheveux blonds et dit : _ Il me reste encore, sept minutes et trente-huit secondes pour ça. Mais avant, je voulais féliciter ma petite protégée, qui a botté les fesses de ce monstre puant. _ Je vois, tu as senti sa présence et tu as rebroussé chemin ? _ Hm, acquiesça Zack en se dirigeant vers le monticule de gravats, et en faisant signe à Elena de le suivre. Malheureusement, il était déjà trop tard pour sa victime, continua-t-il en lui montrant le sol, où gisaient des restes humains. Vu qu’il était bien occupé à se remplir la panse, je me suis dit que je pouvais te laisser gérer, et voir comment tu allais te débrouiller seule face à lui. _ Ça n’a pas été fameux, ce coup-ci, regretta-t-elle en repensant au combat plutôt passif qu’elle avait mené. _ Au contraire, tu as bien mis en pratique ce que tu as appris. Cela étant dit, il te manque encore de la force et de la vitesse. Avec de l’entraînement, ça viendra. L’indulgence de Zack à son égard lui remonta un peu le moral. Elle fera mieux la prochaine fois. _ Aller viens, je te paie un café, lui proposa-t-il en passant une main autour de ses épaules. _ Où veux-tu que j’aille dans cet état ? Je suis poisseuse et je pue. Il fit mine de l’inspecter avant de conclure : _ Tu sais le commun des mortels ne perçoit pas cette odeur, il te suffit d'essuyer tes mains et... _ Hors de questions. Moi je la sens, et je suis à deux doigts de dégueuler. _ Eh ben, retour au Q-G dans ce cas... Trois bonnes douches et une longue sieste plus tard, Elena quitta l’appartement où elle vivait depuis son arrivée à la Guilde de l’Aube. Son logement, comme tous ceux de cet immeuble réservé aux patrouilleurs, n’était en réalité, qu’un petit une pièce. Aucune extravagance dans le confort, hormis des w-c, les douches étant sur le palier de l’étage. Au premier, un réfectoire et un grand salon accueillaient les quinze combattants pour les repas quotidiens et la détente. Au rez-de-chaussée, la conciergerie s’occupait des besoins du petit monde qui vivait là et au premier sous-sol, se trouvaient les salles d’entraînement. Elena entra dans le vieux monte-charge hydraulique et appuya sur le bouton du second sous-sol. Mo, le chef-coordinateur du district de Peckham, les y attendait pour le débriefing quotidien. Elle appréhendait la réunion d’aujourd’hui et l’angoisse commençait à lui donner mal au ventre. Il n’était jamais bon d’avoir une victime dans son secteur et le boss n’allait rien laisser passer. S’il s’avère qu’ils ont eu la moindre négligence, Zack et elle passeraient un sale quart d’heure. L’ascenseur eut quelques cahots avant de s’arrêter à destination. Elena en sortit et traversa le grand hall immaculé, avant de bifurquer vers la salle de meeting. Cette dernière était grande ouverte et une partie de ses collègues y avaient déjà pris place. Par reflex, elle sentit ses bras, avant d’esquisser une moue dégoutée. _ L’odeur ne partira pas avant ce soir, lui dit Mo qu’elle n’avait pas entendu approcher. Toujours aussi beau et charismatique, son supérieur la gratifia d’un sourire qui laissa apparaitre une fossette craquante au centre de sa joue. Troublée par l’attention que l’homme d’une trentaine d’année lui accordait, elle balbutia : _ Je me mettrais à l’écart dans ce cas. _ Ne t’isole pas, les autres sauront se montrer compréhensif. Les patrouilleurs plus expérimentés travaillaient proprement et ne s’en mettaient pas partout à chaque combat. Elena se voyait mal leur imposer ce désagrément olfactif, en squattant les sièges où ils avaient l’habitude de s’assoir. Zack lui avait assuré, qu’elle aussi, saurait bientôt se débarrasser des Stryges sans se dégueulasser. Que c’était une question de vitesse et d’agilité. Mais quand ? Cela faisait bientôt une année qu'elle était là. Une année, déjà, depuis le drame de sa vie. Si seulement les gens savaient, plus jamais ils ne sortiraient après le coucher du soleil. La nuit tombée, personne ne se risquerait plus à ouvrir sa porte… Si seulement, sa mère et elle avaient su…
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