Chapitre 2: La peur dans l'âme

1235 Words
Nicole Ma vie peut sembler pâteuse, nul ou même d'un ennui mortel. Mais je la préfère à ce que je vivais avant. Ce qui est bien dans mon nouveau boulot, c'est que la bibliothèque est ouverte que le mercredi et samedi toute la journée. Le reste de la semaine, elle n'ouvre que de 15 h à 17 h 30 et le dimanche, je ne travaille pas. Donc je peux m'occuper de mon jardin tranquillement. Ça fait une heure que je plante plusieurs fleurs. Mais aussi des herbes pour mes repas. Une ombre apparaît au-dessus de moi, comme d'habitude, j'en sursaute. Est-ce qu'un jour, j'arrêterais d'avoir peur de tout ?... Je lève les yeux sur la clôture qui sépare mon jardin de celui de mon voisin. Avec le Soleil face à moi, je ne distingue qu'une silhouette. Je mets ma main au-dessus de mes yeux, pour y voir un peu plus claire. _ Jolie jardin. _ Oh ! Eu... Merci. _ L'autre jour, je n'ai pas eu le temps de me présenter. Je suis Matt John's... Tout en disant ça, il passe par-dessus et me rejoint dans mon jardin. Je suis surprise, inquiet et tout aussi effrayer qu'il soit là. Je n'ose plus bouger, sauf pour me relever. Si je ne lui réponds pas, il va sûrement s'énerver... _ Je... Eu, je m'appelle Nicole. _ Nicole... Comment ? Je n'aime pas ça, pourquoi veut-il savoir ? Je ne peux pas prendre le risque qu'il découvre tout, je réfléchis au nom que j'ai donné le jour de mon embauche, il me semble que j'avais pris un nom d'herbe de Provence... Ah oui, je m'en souviens. _ Basilique... _ Basilique ? Comme les herbes ? _ Eu... Oui, je... Nickie, pour les amis... _ Parce que tu crois que l'on est amis ? Je suis venu te prévenir une dernière fois. Part, ne reste pas dans cette ville où tu le regretteras. _ Non, je reste. Je n'ai pas fait tous ses kilomètres pour rien. Et puis pour qui vous vous prenez. Vous venez ici, chez moi, pour me menacer et... Il se penche un peu trop vite vers moi. Je ferme instinctivement les yeux, me préparant à recevoir un coup. Mais rien ne vient, j'ouvre doucement les yeux, et je le vois en train de me regarder, sourcils froncés. Oh non, je n'aurais pas dû réagir comme ça... Mon cœur bat plus vite, je recule de plusieurs pas. Ils ne bougent toujours pas, me regardent toujours de la même manier. _ Je... J'ai plein de choses à faire alors, s'il vous plaît. Laisse-moi... _ C'était quoi ça ?? _ De... Je ne vois pas ce que vous voulez dire. _ Ta réaction ? T'as cru quoi là ? Que j'allais te frapper ?? _ Je... Non, je... J'ai eu le soleil qui... Qui m'a éblouie... Je le vois serrer la mâchoire, les sourcils toujours aussi froncés. Il ne me croit pas, j'en suis sûr. Je ne veux pas lui parler, je n'ai qu'une envie, c'est de rentrer chez moi et de mis enfermé. Je recule encore et fini par arriver sur mon perron. Il avance sans me quitter des yeux, me suivent jusqu'à l'entrée de ma maison... _ Je... _ C'est mieux. Le soleil ne te gêne plus ? Je baisse la tête, me revoilà comme par le passé, encore apeuré à cause d'un homme. Je n'arrive même pas à lui dire de partir. Je tiens la poignée de ma porte dans mon dos. _ Je... Il faut que je... Il avance encore vers moi, et mon cœur bondit dans ma poitrine. Pourquoi est-ce qu'il faut que je le trouve sexy ? Alors qu'il me fait peur... _ J'ignore pourquoi t'ai venu ici, ma jolie... Mais ce n'est pas pour ce que tu prétends. _ Je... Je ne suis pas votre "jolie". Maintenant laisser moi, s'il vous plaît... _ Non, je n'en ai pas fini avec toi... Une dernière chose, évite de sortir la nuit. Conseil... D'ami. Dit-il en se reculant, de quelques pas. Puis-je me rappelle d'une chose et je ne peux pas m'en empêcher de lui demander. _ Hey eu... Monsieur John's ? Il se retourne et me regarde attendant la suite. _ Est-ce que c'était vous hier soir ? Il fronce ses sourcils, mais je vois clairement un petit sourire apparaître discrètement. _ Hier soir ? _ Sous mes fenêtres. Celle de ma salle de bain pour être précis... _ Oh, non. J'ne vois pas de quoi tu parles... _ Je parle de vous en train de m'épier dans mon bain et... _ Et quoi ? Je ne l'ai pas entendu se rapprocher si bien que j'en sursaute ENCORE! Décidément, c'est sa manie chez lui. _ Je sais ce que j'ai vue... Enfin, j'ai vu que vous étiez sous ma fenêtre et ensuite collé prés de celle-ci. Plus je parle et plus il revient vers moi. Putain Nickie, tu ne pouvais pas te taire, toi et ta grande bouche... Je fais mine d'ouvrir la porte, cherchant à tâtons la poignée... Il pose sa main au-dessus de ma tête et se colle si prés de moi que je sens son souffle sur moi... _ Si j'avais envie de te voir dans ton bain, ça ne serait pas par la fenêtre. Mais directement avec toi... DANS la salle de bain. _ Je... Je ne sais plus trop où j'en suis... Mais quand je le vois levé la main vers mon visage. Mes vieux démons resurgissent et je lève les miennes vers mon visage, fermant les yeux... Je l'ai encore fait. Ça ne me quittera donc jamais, je sais qu'il attend que je rouvre les yeux. Mais je ne veux pas affronter encore une fois ses yeux bleus... _ Je... Dois y aller... Dis-je en ouvrent la porte de ma maison. Je m'engouffre dedans et ne lui laisse pas le temps de parler, ni même d'entrée. Je m'adosse à la porte et m'écroule sur le sol pleurant tout ce que je retiens depuis tout ce temps. Il n'est pas stupide. Il a dû comprendre pourquoi je réagissais comme ça et je sens qu'il ne va pas me lâcher de si tôt... J'ai plus qu'à tout faire pour l'éviter. Lui et sa manie de me faire sursauter. En même temps, ça risque d'être dur s'il habite vraiment juste à côté. Alors que je pleure encore, je sens le doux poil noir de Black-Night caresser mes jambes. J'attrape mon chat et lui fait un câlin, lui qui d'habitude n'aime pas ça, se laisse faire volontiers... Il doit sentir que j'ai besoin de lui. Je finis par me redresser et prends un risque de regarder par la fenêtre pour voir s'il est toujours là. Heureusement, il n'y a plus personne, mais la nuit est tomber et je ne me suis même pas rendu compte que je suis resté tétanisé par terre à pleuré pendant plus d'une heure et maintenant que je m'en rends compte, je sens mes fesses endolories par le sol. Je vais vers la cuisine, mon chat toujours dans mes bras, lui donne à manger et me fait un sandwiche. Puis part directement me coucher, en essayent de ne pas penser à ce regard bleu glacier qui me hante. Pourtant, je sais que je ne suis pas prête de faire confiance à un homme, pas si tôt en tout cas. Pas après ce que j'ai vécu avec lui…
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