Un regard pas si clair...

Chapitre 1

Malya

Alors que je me promenais en compagnie de ma famille dans le parc. Jamais je n’aurais cru que ma vie serait en train de changer. Avec une simple rencontre, ma vie allait basculer. Pourtant, ça semblait être une journée comme les autres…

_ Malya, tiens-toi droite. Et cesse de te tortiller comme ça. Que vont penser les gens ?

_ Décidément, si elle continue à agir de la sorte, elle ne se trouvera jamais un mari. Me dit ma sœur aînée.

Je la fixais de manière à lui faire comprendre que ce qu’elle venait de dire ne me plaisait pas. Alors qu’elle ne semble pas du tout intimidée par mon regard, elle se contente de me sourire en caressent son ventre bien rond. Hadi avait épousé le fils du patron de mon père. Personnellement, je ne l’aimais pas du tout. Je le trouvais trop arrogant.

_ Tu exagère Hadi. Je n’ai que vingt-deux ans !!

_ Oui, vingt-deux ans. Tu es déjà une ville fille !

_ Ce n'est pas parce que madame, c’est marié à 18 ans que je dois en faire autant.

_ Déjà cinq ans que vous êtes mariés ! Que le temps passe vite ! Hadi à raison, il est grand temps que tu épouses un homme. Tu ne vas pas rester vivre à nos crochés tout le reste de ta vie.

_ Maman, j’ai le temps. Je n’ai pas envie d’épouser le premier idiot qui viendra me voir ! Je veux d’abord voyager et faire des rencontres.

_ Et avec quel argent comptes-tu fiancer ce genre de projet ?

_ Mais le mien. L’argent qu’il dort sur mon compte est largement suffisant et…

_ Cet argent ne t’a pas était donné pour que tu le gaspilles. Ta grand-mère voulait que tu aies ce qu’il faut. Dit ma mère en me pointant du doigt.

_ Maman à raison. En revanche, cela ferait une très belle dote pour ton futur époux.

_ Non mais, as-tu perdu la tête !! Cet argent m’appartient !! J’en fais ce que bon me semble !!

_ Là encore, tu fais erreur. Cet argent appartiendra à ton mari dès que vous serez déclaré mari et femme.

Je regarde ma mère et ma sœur. Je n’arriverai jamais à leur faire accepter mon point de vue. Pour elles, les femmes ne sont bonnes qu’a porté des bébés et à faire la popote… Je préfère les ignorer et tire la couverture afin de l’étaler sur le sol.

_ Voilà votre père en compagnie d’Andrew.

On tourne notre regard vers mon père et mon beau-frère et là encore, je ne comprends pas pourquoi ma sœur a accepté de l’épousé. Il n’est pas spécialement beau. Il n’est pas spécialement grand et il n’est pas non plus spécialement fort…

_ Bien installer mes dames ? Demande-t-il en rejoignant ma sœur afin de lui donner un bisou sur son front.

_ Oui, nous venons de nous asseoir.

_ Vous avez choisi là, un bien joli coin.

Il caresse le ventre rond d’Hadi puis, de son regard malicieux lève les yeux vers moi…

_ Alors Malya, toujours pas mariée ? Vous allez finir par rester seule avec dix chats.

_ Ce sera toujours mieux qu’une compagnie indésirable.

_ Vous savez monsieur, si vous m’y autorisez, je connais quelques gentlemen tout à fait respectables qui seraient ravis de rencontrer votre fille. Dit-il à mon père.

Mais de quoi je me mêle !!! Il est culotté celui-là !!

_ Cela pourrait être intéressant. Sont-ils aussi respectables que vous ?

_ Vous me flatté. Hé oui, je sais d’ailleurs exactement qui conviendrait à Malya. C’est un ami d’enfance et il cherchait justement une épouse. Je suis sûr que Malya sera parfaite pour lui.

_ Serait-il favorable à une rencontre ?

_ Je peux organiser ça, si cela vous convient.

_ Dites-lui de venir prendre le thé, samedi après-midi.

_ Je lui transmettrai votre invitation.

_ Et moi, on ne me demande pas mon avis !!!

_ Malya, si j’avais voulu ton avis, je te l’aurais demandé.

_ Mais père…

_ Non, Malya !! Je t’ai laissé faire tes petites crises. Tu as même congédié six prétendants parce qu’il ne te plaisait pas. Mais cette fois, tu vas le rencontrer. Tu vas apprendre à le connaître et avec un peu de chance. Tu seras mariée d'ici au printemps prochain !!

_ Je préfère avaler des escargots avariés plutôt que d’accepté !!!

_ Cette fois, je ne te laisse pas le choix. Maintenant, profitons de ce bon pique-nique dans la joie et la bonne humeur.

La joie et la bonne humeur ??… Il ne peut pas être sérieux… Ils ne peuvent pas être sérieux !! Comme si tout ceci était normal !!… Je me lève et les toises un par un…

_ Je préfère marcher. Je n’ai plus faim.

_ N’exagère pas Malya. Nous ne voulons que ton bonheur.

_ Mon bonheur en me forçant à épouser un homme que je n’ai jamais vu et don, je ne connais même pas son nom !!!

_ Si ce n’est que ça qui vous gêne. Il s’appelle Malon McKinley. Il est l’heureux propriétaire d’un harem de pur-sang. C’est le seul éleveur de la région.

_ Ça ne change rien !! Je refuserai d’épouser un étranger !!!

Sur ses derniers mots, je m’éloigne et les laisse parler entre eux. Il m’agace à vouloir diriger ma vie !! C’est la mienne après tout… Assis dans mon coin, je ne peux m’empêcher d’entendre quelques brindilles de leur conversation…

_ Dois-je tout de même avertir mon ami ?

_ Bien entendu. Je lui ai laissé assez de temps afin qu’elle trouve par elle-même un époux. Elle n’en a pas été capable. Il est temps que je prenne les choses en main.

_ Je suis ravis de l’entendre.

Je peux voir Andrew soufflé de soulagement. En quoi cela le soulage le fait que mon père accepte de recevoir son ami ?… Trois jours… Trois jours, afin de convaincre mon père d’accepté d’annuler cette demande grotesque… Je refuse de rencontrer cet homme… Jeudi, je cherchais à lui faire le coup de la petite fille à son papa. Vendredi, je fais le coup des crises de colère. Samedi, je lui fais le coup du silence, et ce, jusqu’à l’arrivée de ce fameux Malon McKinley…

_ As-tu fini tes petites crises, monsieur McKinley ne devrait pas tarder. Il arrivera en compagnie d’Hadi et d’Andrew.

Je continue mon mutisme et ne lui réponds pas. Me contentant de le fixer de manière à lui dire que je n'en ai rien à faire.

_ Ça suffi !!! Tu arrêtes ton numéro et tu pars t’habiller !! Je te veux prête avant leur arrivée !!

_ Pourquoi me faire ça à moi !!

_ À t’écouter, on pourrait croire que l’on te conduit à la mort.

_ Oui, la mort de ma liberté !

_ Malya… Il est normal et naturel de te marier. Tu en as largement l’âge et si tu continues à te refuser à tous, tu finiras seule et sans un sou. Je ne veux pas quitter ce monde sans savoir que mes filles sont entre de bonnes mains.

_ Doit-on forcément être mariée pour cela !!

_ Eh bien oui… Oui, il le faut. Maintenant finis de te préparer et descends au salon. Il ne devrait pas tarder.

Il me tourne le dos et sort sans un mot de plus. Me laissant au plus bas de ma vie…