POINT DE VUE DE SÉRAPHINA Depuis ce jour-là, une trêve silencieuse semblait s'être installée entre Kieran et moi, tous deux acceptant tacitement une chose : la distance. Nous faisions attention l'un à l'autre, tout en étant prudents, comme des soldats rivaux qui s'étaient retrouvés trop près l'un de l'autre sur un champ de bataille, reculant vers leurs lignes, armes baissées mais les mains toujours prêtes à saisir les poignées. Nous avions adopté un rythme étrange—non pas celui réconfortant qui apaise, mais plutôt un rythme tendu comme un arc trop maintenu. Il ne flottait plus autour de moi, ne me coinçait plus contre les murs et les comptoirs. Il ne restait plus derrière moi avec ce silence chargé qui rendait l'atmosphère oppressante. Et je ne sentais plus la brûlure de son reg

