Nous avions ainsi fini de manger avant que je ne débarrasse, pressée de faire ce que j'aimais le plus lorsque la nuit enveloppait la terre : m'allonger dans la cour sur une natte, afin d'observer le ciel.
Mes mains me soutenaient la tête, le vent caressait ma peau comme il le faisait avec les vagues de la mer. Le crépitement lointain du feu — sûrement pour brûler les ordures — était une berceuse.
Je tenais mon bouquin entre les mains, le levai et fixai sa couverture, lorsque j'entendis derrière moi des roues frôler le sable. « Mamie... » Ma voix, une tendresse, alors que je m'étais redressée pour l'admirer. Malgré les rides, les cicatrices, les brûlures, la beauté de sa jeunesse pouvait encore se deviner.
Elle se plaça à mes côtés, comme elle l'avait toujours fait depuis mes premières a
