Nous nous assîmes côte à côte. Tantine Maï se leva en nous informant : « J'arrive, votre oncle a besoin de moi. » Elle marcha vers l'intérieur de la maison. Les commentaires de chaque invité s'entachaient sur celui d'un autre, pourtant ombrés par le chanteur Wolof. Son langage m'était étranger, mais l'instrumental, toujours plus fort après chaque note, me tenait en éveil. Je soufflai, posai le sachet du cadeau, mon nez hypnotisé par l'odeur somptueuse d'un riz poivré et d'un mouton brisé, pas très loin. Sur les tables dressées, des monticules de riz jaune côtoyaient des bassines de riz gras rouge, dont l'odeur épicée se mêlait à celle de la sauce tomate huileuse et brillante. Des assiettes débordantes de poulet yassa, de thiéboudienne et de brochettes de viande et de poisson, toutes pl