Chapitre 1
Eryna :
Ça fait maintenant deux ans que j’ai quitté ma ville natale pour suivre ma mère et son nouveau mari en Australie. Et je ne dirais qu’une chose… C’est une vie de merde !!!! J’en ai marre de toutes ses gens qui me traite comme une étrangère. Il pense que je suis une idiote. Mais je leur fais bien voir qui je suis. Ce matin j'ai encore étais convoqué pour la dixième fois dans le bureau du proviseur. Je n'ai rien fait de mal, j’ai juste mis une petite mygale sur le bureau de ma prof. Je pouvais pas savoir qu’elle avait la phobie des araignées. Elle a sauté aussi haut qu’un kangourou. Hurlent à la mort. Les élèves étaient morts de rire et moi, je prenais un malin plaisir de filmé tout ça. Quand je fais mes petits actes de révolte, là je les fais rire. Mais pour être ami avec moi, là n'y a plus personne. En même temps, ça m’arrange. Car je ne veux pas trop qu’il découvre ce que je suis… En même temps, moi-même je ne sais pas ce que je suis… Il y a trois ans, j’ai découvert que j’avais des dons. Je n’ose pas trop me concentré dessus. Ni même apprendre à les contrôler. Je les garde endormi au fond de moi. Mais parfois c’est très dur de contenir toute cette énergie. Comme la fois ou ses filles m'ont poussé à bout et que tout a explosé dans la classe. Et quand je dis explosé, je parle d'une vraie explosion. Bref, après une demi-heure à parler avec le directeur et ma mère. Il en a conclus que j’étais exclu du lycée. Ce qui a mis ma mère en pétard...
_ Non, mais tu écoutes au moins ce que je te dis !!!
_ Ouais, ouais. Maman, ce n'était pas méchant.
_ Ryn, une mygale !! Non, mais… Où as-tu trouvé cet animal et pour l’amour de Dieux, pourquoi l’avoir mis dans son bureau à elle ?
_ Oh, ça va. Je ne pouvais pas savoir qu’elle en avait la phobie, ce n'est pas marqué sur son front non plus.
_ Eryna Benson, j’en ai marre d’être convoqué toutes les semaines parce que mademoiselle ne peut pas s’empêcher d’étirer l’attention sur sa petite personne !!
_ Ça va, j’irais m’excuser...
_ Non, j’en ai marre… Je suis à bout…
_ Ça veut dire quoi ça. Lui demandais-je incrédule.
_ J’ai appelé ton père… Tu retournes le bas.
_ QUOI !
_ Tu m’as très bien comprise. Je suis à bout !! Tu es ignoble avec tes profs. Tu es ignoble avec ton beau-père et avec moi. J’en ai marre.
_ C’était qu’une petite blague.
_ C’était la blague de trop, Eryna. Tu t’es fait virer des cinq lycées qui sont dans notre secteur. Dès que l’on te place dans un nouvel établissement, tu te fais remarquer le jour même ! Tu ne me laisses plus le choix, Ryn. Tu prends l’avion pour Clifford samedi matin. Je préviendrais ton père dès que l’on sera à la maison.
Je la regarde ahuri de ce qu’elle vient de me dire. D’accord, la vie ici, c’est de la merde. Mais c’est pire à Clifford. Il y-a rien là-bas !! Elle ne peut pas me faire ça ! Je tente de la convaincre, mais elle a pris sa décision et je me retrouve dans un avion avant de pouvoir dire, « fait chier ! » Adieu l’Australie, Bonjour l’Amérique. Gé.ni.al… J’ai déjà envie de retourné dans mon avion quand je vois le vieux pick-up de mon père. J’inspire et souffle le trop d’air et m’avance vers lui…
_ Salut ma belle. Laisse-moi te regarder, c’est quoi ça ? Tu as voulu faire de la peinture avec tes cheveux.…
_ Salut Willi… Ça s’appelle une teinture.
_ Qu’est-ce que tu as grandi.
_ Ben ouais en même temps, ce n'est pas comme-ci tu étais venu me voir depuis votre divorce à maman et toi.
_ Ouais, faut dire aussi que ta mère n’a pas choisi la ville d’à côté depuis son mariage avec Rick.
_ Si tu l'dis…
La route se passe en silence, écouteur sur les oreilles, j’écoute en boule mon groupe de chanteurs favoris du moment. Imagine Dragon, ça, c’est de la musique… Et le chanteur est trop sexy. Mon père essaye de me parler, j’enlève un écouteur pour entendre ce qu’il dit…
_ Tu ne veux pas qu’on écoute ensemble.
_ Nan…
_ OK…
Quand on arrive dans le quartier où j’ai passé la moitié de mon enfance, je ne peux pas m’empêcher de regarder si quelque chose a bougé ou changer. Mais non, toujours ses mêmes maisons, ses mêmes jardins. Toujours ce même manoir qui me fout toujours autant la trouille en passe devant. À un détail prés, quelqu’un est assez taré pour y vivre…
_ Elle est habitée ?
_ Oui, depuis un an. Un couple et leurs deux fils. Ne t’approche pas d’eux.
_ Pourquoi ?
_ Ils sont… Bizarre… Il ne sort quasiment pas de leur demeure, sauf l’un des garçons pour aller en cours et encore, il loupe souvent les cours.
_ En même temps, faut vraiment être glauque pour vivre dans une maison ou y-a eu meurtre.
_ T’es encore avec ça ? Y-a pas eu de meurtre ici. Tout ça, c’est dans ta tête.
_ À ouais, alors elle est passé ou la femme du vieux pervers qui vivait ici !!
_ Elle est partie, elle l'a quitté après qu’il…
_ Baliverne, j'en crois que d’ale !!
_ Peut m’importe, ne t’approche pas de cette maison, ni de ses habitants.
_ J'suis pas suicidaire !
Mon père se garde dans son allés et je le suis. Il m’invite à entrer dans mon ancienne chambre. Tout a été refait…
_ J’espère que la déco te plaît.
_ Ouais, ça va encore… J’ai le droit au poster ?
_ Oui bien sûr… Écoute Ryn… Ta mère m’a parlé de ton comportement à lycée et… Bref, j’espère qu'ici, ça se passera bien pour toi. Évite-les ennuis et… Les mygales.
_ Maman t’a raconté…
_ Oui, heureusement pour nos professeurs, ici pas de mygale.
_ Ah ah très drôle. C’était une mygale fouisseuse Noire.
_ Bref, s’il te plaît. Tien toi à carreau et évitent les ennuies ! OK ?
_ Ouais…
_ Parfait… Je te laisse déballer tes affaires, le repas sera prêt dans une heure. Et demain, on ira finaliser ton inscription au lycée.
_ Génial… Autre chose ?
_ Ouais… Je suis heureux que tu sois là… J’ai un cadeau pour toi. Ta mère m’a conseillé, donc ça devrait te plaire.
Je déballe le cadeau et suis ravi d’y voir le carton d’une baffe Bluetooth.
_ Génial, elle est cool. Merci…
Il sort de ma chambre, ferme la porte derrière moi. Je regarde mes bagages et commence à les défaire… Au bout d’une demi-heure, tout est rangé. Mes posters d’Imagine Dragon sont accrochés et mes objets personnels, on trouvait une place. Je suis maintenant allongé sur mon lit à regarder le plafond en écouter toujours ma musique… Je finis par me lever et regarder par la fenêtre, toujours cette même vue. Une vue directe sur ce manoir qui me fou la frousse depuis que j’ai huit ans. La cour est un peu plus entretenue. La maison aussi a l’air d’avoir subi des transformations. Elle semble moins… Moins vieilles. Les habitants semblent soigneux au vu de ce qui est devant moi. Je regarde cette maison, perdu dans mes pensés quand j’aperçois une silhouette qui semble regarder dans ma direction. Je fronce les sourcils et ferme immédiatement mes doubles-rideaux… Merde, j’espère qu’il ne m’a pas vue… J’entrouvre le rideau et regarde à nouveau vers la pièce qui se trouve face à ma chambre. La personne n’a toujours pas bougé et regarde toujours vers ici… D’ici je ne distingue pas grand-chose, je peux juste dire que ce doit être un des fils dont m'a parlé mon père…
_ Ryn ! On mange !!
Je sursaute en entend la voix de mon père et referme bien le rideau… Pourquoi faut-il que l’on soit voisin avec une maison aussi glauque ? Quand je retourne en bas, on mange toujours dans le silence. C’est moi qui le rompe, tellement j’en ai marre d’entendre les mouches volées.
_ J’peux aller faire un tour après.
_ Pour aller où ?
_ Ben, dans le quartier. Juste pour voir ce qui a à voir, si ça a changer.
_… Je veux bien, mais… Pas de connerie, promise.
_ Nan, je ne ferais rien. Juste me baladait. Prendre un peu l’air.
_ Tu rentreras pour 20 h maximum, demain on va au lycée.
_ Ça fait même pas une heure !
_ Pas une minute de plus !
_ Pff…
Je me lève et enfile ma veste avant d’aller vers l’entrée.
_ Tu ne finis pas ton assiette ?
_ J’ai plus faim ! À tout…
Je sors et marche droit devant moi, prenant soin d’éviter de passer à côté du manoir glauque en traversant. Je pars vers le parc où j’avais pour habitude se retrouvais des amis à l’époque. Mais ça remonte avant le divorce de mes parents, personne ne doit se rappeler de moi. Je tourne en rond dans la ville jusqu'à retourner devant le manoir. Je le fixe un instant et ressens les picotements dans mes mains. Je tente d’oublier cette énergie qui me traverse et retourne chez moi… Quelle idée de vouloir sortir, y-a rien ici.
_ Déjà de retour ?
_ Ouais, c’est pourri ici. Y-a rien à faire.
_ Ben merci, c’est sympa…
_ De rien, c’est gratuit. Je monte me coucher, bonne nuit.
Je monte sans plus de conviction et m’enferme dans ma chambre, je prends mes écouteurs et branche ma musique. Écoutant un peu de tout. Il faut que je canalise l’énergie… Je prends mon cahier et griffonne dessus. Dessinant ce qui finit par ressembler à la brousse australienne. Perdu dans mes pensées, j’oublie ce qui m’entoure. M’enferment dans ma bulle… Repensant à ce que je suis… À ce que ma mère ou mon père me cache depuis ma naissance… À qui je suis… Je me demande surtout, pourquoi… Pourquoi ils ne m'ont rien ne dit. Au moins, un des deux doits être au courant. Pourquoi ils font comme si de rien était… Je vis mal cette différente. Quand je l’ai découvert, j’ai tenté d'en parler à ma mère, de lui faire comprendre. Elle a fait comme si elle ne voyait pas de quoi je parlais ou alors ne voyait-elle vraiment pas de quoi je parlais… Ce secret que je cache depuis… Personne n’est au courant… Et je me sens seul depuis… Une ombre attire mon attention et je finis par regarder à nouveau vers cette maison… La fenêtre d’en face est ouverte et un type y est perché… Ne cherchant pas à se cacher… Il montre clairement qu’il me regarde. Au peu que je peux voir dans cette obscurité, je lui donnerais plus de trente ans. Cheveux mi-longs, qu’il lui tombe jusqu'aux épaules, son visage est mangé par une barbe assez longue. Dans la noirceur, je ne distingue ni la couleur de ses cheveux, ni celle de ses yeux. Il est totalement conscient du fait que je le détaille et il ne se gêne pas pour en faire autant. Malgré le fait que je ne vois pas son regard, je sens clairement ses yeux me détaillaient… Je me lève et pose mes affaires sur le lit pour fermer la fenêtre… Et en la refermant, je vérifie le verrou de sécurité et tire l’épais rideau, je jurerais l’avoir entendu rire. Mais ce doit être mon imagination, ou alors c'est dans ma musique. Je finis par m’endormir jusqu’au lendemain…
_ Eryna… Eryna debout, il est l’heure.
_ Grr… Je n'ai pas envie, je suis encore sous l’effet du décalage horaire.
_ Ma pauvre, rien de tel qu’un bol d’air frais pour dissiper ce malaise. Dit-il en ouvrent grand mes rideaux et en ouvrent la fenêtre.
_ T’es pas cool. Dis-je en me couvrant de ma grosse couette.
_ Aller habille-toi et descends. Dépêche-toi.
Il sort de ma chambre et je retire les draps en râlants… Comme tous les matins, mes mains frissons et me démange. La peur me prend à nouveau. Je ne veux pas que ça recommence. La dernière fois, j’ai eu beaucoup de mal à l’arrêté… Je me lève et actionne sur le bouton de ma baffe, la musique envahit la pièce et le titre Naturel d’Imagine Dragon exploser dans la chambre. Tout en cherchant de quoi me mettre, je bouge au rythme de la musique. Je prends ma tenue préférée, jean noir, débardeur noir avec une tête-de-mort derrière. Mes boots et mon blouson en cuir. Je coiffe ma tignasse et me maquille. Quand j’entends un bruit par-dessus ma musique… Je vais vers la fenêtre et vois le mec d’hier soir. Il est penché sur sa fenêtre et gueule vers moi. Dans la lumière, je peux voir la blondeur de ses cheveux et sa barbe en bataille et j’arrête deux minutes ma musique pour entendre ce qu’il dit…
_ Tu veux bien arrêter ta musique de dégénérer !!!
_ Imagine Dragon ?? De la musique de dégénéré ?? Ah Nan, je ne crois pas. Tu dois être trop vieux pour ne pas aimer ce genre de musique !
_ Et toi tu dois être sourde pour l’écouter aussi fort !!! Baisse cette musique, ou je viendrais moi-même le faire !!
_ Ouais, ouais, c’est ça. Cause toujours, tu m’intéresses.
Je me fous carrément de sa gueule et remets ma musique aussi fort, en fermant la fenêtre, je lui sourire avant de lui tirer la langue et par m’habiller… Quand je rejoins mon père dans la cuisine, le petit déj est près et il me regarde de travers…
_ Tu pourrais éviter de mettre la musique aussi fort le matin, je voudrais pas que les voisins se plaignent…
_ Oh, ne t’en fais pas pour ça, va. J’ai vu l’un des voisins ce matin et il m’a dit qu’il adorait ma musique et qu’il aimait bien.
_ Lequel des deux fils c’est ?
_ Qu’est-ce que j’en sais. Je ne les connais pas. Un grand blond avec des cheveux longs et une grosse barbe toute moche.
_Il me semble que c’est le fils aîné, enfin, je crois. S’il te plaît, évite de les déranger OK.
_ Oui, mais puisque je te dis qu’il a adoré… Tu les connais personnellement.
_ Non, je les ai déjà croisé de temps à autre. Les parents sont polis et sympas. Mais les fils, c’est autre chose.
_ Comment ce fait-il qu’il vive encore chez ses parents, il doit avoir au moins 30 ans.
_Oh non, il doit avoir entre 20 et 25 ans. Et l’autre doit avoir ton âge. Je l’ai déjà aperçu au lycée.
_ Génial… Alors je vais souvent les voir.
_ Évite-les !! Je n’ai aucune confiance en cette famille.
On sort de la maison et je me dirige vers la voiture quand j’aperçois au loin le type de tout à l’heure et un autre gars plus jeune physiquement. Il est aussi grand que le blond, mais avec des cheveux noirs et plus cours, ainsi qu'une barbe de quelques jours. Les deux regardent vers moi et le bond dit quelque chose au brun… Je ne peux pas m’empêcher de le regarder et de lui sourire. Me foutent ouvertement de sa belle gueule…
_ Ryn, qu’est-ce que… Ne commence pas avec eux. Dit-il en les apercevant. Aller, monte.
_ Ouaip…
Les deux me regardent le visage fermé et dès que mon père a le dos tourné, je lui souris de plus belle et lui fait un petit signe de la main qui se transforme vite en doigt d’honneur. Je crois que je vais bien m’amuser ici…