Le marquis d'Arrow

1223 Palabras
Le marquis d’Arrow C’était vraiment étrange. Cette femme que Callen ne pouvait pas supporter, il y a encore peu de temps, lui apparut comme totalement changée. Déjà qu’elle était remontée dans son estime en lui permettant d’être avec sa sœur, à présent, il ressentait comme un début d’affection pour elle. Était-ce le fait de l’avoir vu si vulnérable qui avait changé son regard sur elle, quoi qu’il en fût, il regrettait d’avoir été si dur à son encontre. _ Vous étiez chez Dalia, n’est-ce pas ? demanda la princesse pour aller sur un sujet plus léger que cette regrettable fausse couche. Prit au dépourvu et un peu gêné de le reconnaître, Callen bredouilla : _ En fait… je devais l’entretenir d’un sujet à propos de nos noces… _ Aussi tôt le matin ? sourit la princesse qui ne croyait pas un traître mot de ce qu’il avançait. _ Oui… on devait se mettre d’accord au plus vite sur certains choix, alors… Le rire franc d’Anisha arrêta le jeune capitaine dans son mensonge. _ Vous vous moquez de moi, madame ? dit-il faussement froissé de ne pas être cru. _ Je vous demande pardon, Callen, tenta de se reprendre la jeune femme. Mais vous êtes si direct en temps normal, de vous voir ainsi perdre vos moyens et bafouiller de piètres excuses, m’a fait rire. Bien que ce fut à ses dépens, il préférait encore voir sa belle-sœur dans cet état d’esprit, plutôt que ruminant son implication possible dans sa perte. _ Je ne suis pas du genre à mentir, reconnu Callen un peu plus sérieusement, c’est juste que je ne voulais pas m’attirer vos foudres. Sachant que je ne suis pas encore uni à Dalia par les sacrements du mariage, je me sais en tord de passer du temps avec elle. _ Du moment que vous l’aimez et que vous tenez votre parole quant à vos engagements, je ne me fâcherais pas contre vous. Et puis Dalia est une grande fille sensée et déterminée, je n’en m’en étais pas rendue compte jusque-là, mais les derniers événements m’ont prouvé ces faits. _ Elle a de qui tenir, madame. _ Très certainement, si vous aviez connu notre mère, vous verriez à quel point Dalia lui ressemble, et aussi, à quel point elle est inestimable… _ Je ne doute pas de ce fait, mais c’est à vous que je faisais allusion. Vous n’avez pas les mêmes traits physiques, certes, mais je puis vous assurer, que l’on ressent le lien fraternel qui vous unit, ainsi que vos similitudes frappantes. _ Merci pour ces mots, lui dit humblement la princesse. J’ai bien longtemps cru que je n’étais pas légitime au sein de la famille qui m’a recueilli, seulement, quand je vois le lien que j’ai partagé avec mes parents et que je continue de partager avec ma sœur, je ne peux que me sentir comblée. Puis après une expression moins sérieuse, cependant, de vous entendre me dire, que son caractère ressemble en tout point au mien, me fait tout de même un peu peur pour vous… Callen se mit à rire. _ Croyez-moi, j’en suis le premier conscient et j’en tremble d’avance… Tout en parcourant la grande allée qui mène vers le palais principal, les deux jeunes gens, discutèrent de tout et de rien. Ils prirent le temps de faire connaissance et de dissoudre une bonne fois pour toutes, les restes de ressentiments qu’ils pouvaient encore éprouver l’un pour l’autre. Voyant son union avec Dalia comme une concrétisation importante de son bonheur, Callen, appréciait le rapprochement qui s’opérait avec sa belle-sœur. _ Au fait, dit-il alors qu’ils se trouvaient sur le chemin du retour, je sais que le médecin vous a longuement questionné, mais je voulais que vous m’ôtiez d’un doute… _ Lequel ? _ Lors de votre visite à Faith de Saragon, avez-vous consommé autre chose que ce que Cocin vous a fait monter ? Après un silence et surtout une expression étonnée, Anisha répondit : _ Dalia et Gisèle m’ont déjà questionné toutes les deux à ce propos. Callen, je mentirais si je disais que je portais cette femme dans mon cœur, mais je ne peux rien lui reprocher pour autant. Elle m’a accueilli avec toute la courtoisie qui incombe à son rang, et pour ce qui est de la nourriture, elle ne m’a rien proposé en dehors de ce que Cocin a servi à table. _ Je vois, fit le capitaine, perplexe. _ Pour être franche, notre entrevue fut brève, une fois notre discussion finie, je ne me suis pas attardé là-bas. Et en dehors d’une simple infusion de fleur, je n’ai touché à aucun aliment… *** Le marquis d’Arrow avait accepté de recevoir Sirine à la demande de Liviane, son épouse. Le personnage rigide et un brin dominant, n’allait pas se montrer des plus compréhensifs et la manière dont allait l’aborder la jeune femme, déterminerait l’issue qu’aurait leur entrevue. Avec un peu de chance et surtout, si les charmes de sa délicate épouse avaient correctement opéré, cet officier de haut-rang, l’écouterait jusqu’au bout avant de se décider. Mais le cas contraire, elle pouvait bien craindre que quelques malheurs arrivent. Bien sûr, Sirine ne comptait pas simplement sur la bonne volonté de ce vieux rabougri, si jamais il venait à se montrer réfractaire, elle avait mis un plan immanquable en place pour se débarrasser de lui avant qu’il ne donne l’alerte. En bon hôte, Sigmund Arrow invita Sirine à prendre place autour de la table basse où trônait un plateau de vin d’herbes et commanda à la domestique présente, de lui servir un verre. Liviane, qui jouait un rôle plus de potiche que de réelle participante à la discussion, se contentait de tenir le bras de son homme et de se coller à lui. _ Ma jeune épouse m’a fait part de votre volonté de me rencontrer, fit l’homme un peu perplexe de voir que sa femme puisse le faire rencontrer une personne de son genre sans crainte aucune. En même temps, Sirine avait mis les bouchées doubles, et tous les artifices complexes dont disposaient les femmes pour s’embellir, avaient été mis en œuvre sur son visage et son corps. Elle ne laissa rien au hasard, ses cheveux avaient reçu une teinture éphémère d’un rouge flamboyant et son maquillage rehaussait sa beauté déjà bien présente. Sa tenue, aussi éblouissante qu’osée, laissait apparaitre une gorge plantureuse et des épaules laiteuses. Tous ces efforts n’avaient pas été mis en œuvre seulement pour impressionner ce grand sensible aux charmes féminins. Non, si elle avait abusé de ce pouponnage extravagant, c’était qu’il lui garantissait un certain anonymat. Et si elle devait éliminer le marquis, personne ne pourrait remonter jusqu’à sa véritable identité. _ Oui, en effet, fit-elle faussement gênée et penaude. J’ai rencontré votre charmante femme lors d’une soirée mondaine et je l’ai imploré de m’introduire auprès de vous… _ Eh bien madame, je suis tout ouïe, se radoucit le marquis qui appréciait visiblement les manières badines de son interlocutrice. _ Je suis un peu confuse, messire… disons que ma requête ne peut être formulée devant tout le monde, et pour illustrer sa gêne, elle lui désigna la domestique du menton. _ Je vois… et bien qu’attendez-vous mon enfant, dit-il à sa camériste qui s’exécuta après une brève révérence et sans que son maître lui formule sa demande clairement.
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