Chapitre 8

852 Words
_ Tu t’en vas déjà ? Demanda Selena quand Vincenzo quitta le lit. _ Quoi, tu t’attendais à ce que je passe la nuit avec toi ? Lui dit l’homme sur le ton de la plaisanterie. Selena fit une grimace suppliante en se redressant. _ Et pourquoi pas ? On pourrait se réveiller l’un contre l’autre, et … _ Désolé, mais j’ai pour principe de ne jamais passer une nuit entière aux côtés d’une femme. Selena avait déjà entendu des choses bien moins élégantes après une nuit avec un homme, et cela ne l’avait jamais atteint. Seulement là, et à son grand étonnement, elle s’irrita de ses propos. _ Tu vas me dire que tu n’as jamais passé une nuit entière avec une femme ? Vincenzo, qui connaissait que trop bien la tournure que prenait les choses, se demanda s’il n’avait pas fait une erreur en venant là. _ Je ne dirais pas ça. Mais avec une maîtresse, ce n’est jamais arrivé en tout cas. Un rire désabusé échappa à la belle rousse qui se trouva bête à cet instant. Bien sûr, il y a bien dû avoir des femmes qui ont compté dans sa vie. C’est juste qu’elle faisait parti des conquêtes éphémères, celles qu’on apprécie le temps d’un soir. Elle le regardait s’habiller en se réconfortant comme elle pouvait. Ce bel Apollon, presque irréel, venait de lui accorder un moment inoubliable, et rien que pour cela, elle devait se sentir reconnaissante au lieu de vouloir le retenir. C’était aussi ce qui donnait tout son charme aux hommes de la trempe de Vincenzo, songea-t-elle. Cette inaccessibilité, qui faisait que l’on ne pouvait jamais vraiment les posséder. Selena le contemplait comme l’on contemplerait un astre. Elle s’attarda sur son torse au tracé magnifique et sur sa peau mordorée, qui contrastait avec le blanc immaculé de sa chemise… elle soupira longuement devant ce spectacle éblouissant. _ Je pourrais te rappeler ou tu as un autre principe du genre, je ne couche jamais deux fois avec la même femme ? _ Tu poses cette question à tout tes amants ? S’enquit l’homme moqueur. _ Non, c’est juste que je trouvais dommage de ne pas réitérer l’expérience. _ Je comprends, mais en ce qui me concerne, je préfère que l’on en reste là. Selena n’avait pas dit son dernier mot, mais sur le coup, elle se contenta de lui sourire aimablement… En réintégrant sa petite ville, Lucia retrouva ses repères ainsi que son calme. Elle venait de déposer son fils à l’école et sur le chemin du retour, elle pressa le pas. Maurine n’allait pas tarder à passer la prendre et elle n’avait pas encore petit-déjeuné. Le soleil du week-end avait persisté et c’est dans une cuisine lumineuse, que Lucia se fit rapidement un thé tout en beurrant ses tartines. _ J’entre, lança Maurine en ouvrant la porte et en essuyant ses pieds sur le paillasson. _ Oui vas-y, l’invita Lucia. Je suis prête de toute façon. _ Alors ?... Ce week-end ? Lui demanda la jeune femme sur un ton plein de sous-entendus et espiègle sur les bords. _ Ne m’en parle pas, c’était le pire de toute ma vie, répondit la jeune femme qui n’en revenait toujours pas de ce qui c’était passé. Maurine fit de gros yeux incrédules avant de l’interroger : _ Le pire ? Comment ça ? Ce type a l’air bien sous tous rapports… Comprenant mieux où elle voulait en venir, Lucia rectifia : _ Je ne parle pas de Siv. Le pauvre, lui aussi a eu une bonne frayeur. Car figure-toi que mon fils à fait sa première fugue. _ Tu es sérieuse ? Que s’est-il passé ? S’inquiéta soudainement son amie. Après avoir écouté le récit de Lucia, Maurine porta une main à son cœur et soupira. _ Heureusement que je n’y étais pas, je serais décédée d’une attaque. _ J'avoue que je n’en étais pas loin. Si Siv n’avait pas été là, je ne sais pas ce que j’aurai fait. L’aveu de la jeune femme, donna à Maurine une arme contre elle : _ Tu vois que c’est le type qu’il te faut. Il a tout du petit ami parfait et en plus, ton fils l’adore. Elle avait raison, s’il y avait une personne mieux indiquée pour être à leurs côtés c’était Siv. Il connaissait Leo quasiment depuis sa naissance, il a été présent à tous les moments heureux, ainsi qu’aux moments difficiles… Malgré tout ça, elle n’arrivait pas à l’envisager comme un potentiel partenaire, ni même comme un père pour son fils. Ce n’était pourtant pas faute d’avoir essayé de se persuader. Peut-être devait-elle se forcer un peu. _ Je ne sais pas, fit Lucia gênée. Maurine esquissa un sourire malicieux avant de conclure : _ C’est bien, tu fais des progrès, puis une fois que sa copine l’eut dévisagé avec étonnement, tu es passée de "c’est juste un ami" à "je sais pas" en l’espace de quelques jours, c’est bon signe, je trouve. C’était ce qu’on appelait de l’optimisme, sourit Lucia en tentant de comprendre où elle voyait du progrès.
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