Chapitre 6

5000 Words
Malgré le manque de lumière, je le vois très bien. Ce loup est totalement noir, comme dans mon cauchemar. Les babines retroussées, il continue à me menacer en grognant. Je sais que si je bouge, il attaquera. Plus je le regarde, plus je trouve qu'il est plutôt petit pour un loup-garou. J'en déduis que ce n'est sûrement pas un Alpha, sinon je crois que je serais déjà morte. Je ne suis pas certaine que mon lit aurait supporté le poids d'un loup alpha, ni mes jambes car je remarque qu'il est actuellement qu'il a ses deux pattes avant sur mes jambes. Je ne ressens pas leur poids, puisque je n'ai aucune sensation mais je comprends maintenant pourquoi j'avais de la difficulté à bouger, un peu plus tôt. La seule pensée qui me vient en tête à ce moment, ce n'est pas à quel point j'ai peur ou à quel point je souhaiterais que ma famille soit là. Tout ce que je me dis c'est que je souhaite ne pas trop souffrir lorsque ce loup en aura marre de tenter de me faire peur et qu'il décidera de faire ce pour quoi il s'est introduit dans ma maison. Je suis réaliste, je sais que je vais mourir. Je n'ai aucun moyen de me défendre. Je suis tout simplement la proie la plus facile que la terre ait portée. Je ne crois pas non plus qu'il soit là simplement pour me faire peur, car autrement il n'aurait pas pris autant de temps à espionner notre demeure et il a attendu le départ de mes parents pour passer à l'action. Il veut que mes parents trouvent mon cadavre à leur retour, il souhaite leur faire passer un message. Qu'il n'ait pas encore attaquer ne me surprends pas non plus, j'ai l'impression qu'il semble vouloir jouer un peu avec moi avant de me tuer, me terroriser, que je vois ma mort arrivée. "Je suis désolée que ma famille ait tuée une personne qui comptais pour toi." Je commence. Oui, je sais que je vais mourir, mais je vais quand même tenter de sauver ma vie de la seule manière possible pour moi, en discutant et en espérant que je vais réussir à le convaincre de laisser tomber son projet. Comme je ne peux pas me battre, c'est ma seule chance. "Me tuer ne changera rien. Cela ne ramènera pas cette personne et ma famille vous traquera, vous le savez et je crois même que vous comptez la dessus." Soudainement, cela devient évident. Ma famille est sa cible, mais il souhaite les tuer selon ses termes. Je ne suis que l'appât pour s'assurer que ma famille tentera de le pourchasser. Peu importe que je tente de le convaincre, cela ne changera rien à sa décision. Ma mort fait partie de son plan pour atteindre ma famille. Qu'il est cessé de grogner et qu'il semble sourire en ce moment, me confirme que j'ai raison. Pourquoi, est ce que j'ai donnée sa soirée à Drake. J'ai fourni à ce loup l'occasion parfaite pour passer à l'attaque. "C'est ce que vous voulez, en fait, qu'ils vous poursuivent!" Je m'exclame. Je n'en reviens pas d'avoir été naïve au point de croire que je pouvais faire appel à son humanité pour sauver ma vie. C'est à ce moment que je décide de tenter le tout pour le tout. Soit je me dégage et je me faufile sous mon lit et j'appelle à l'aide avec mon téléphone, soit je meurs comme une pauvre et fragile handicapée. Je tente de libérer mes jambes en bougeant le haut de mon corps. Mon camarade de jeu n'apprécie réellement pas que j'aie trouvée la force de tenter de survivre et il plante aussitôt ses crocs dans ma cuisse. Bonne nouvelle je n'ai pas mal et je ne sens même pas la morsure. Cette particularité dû à mon accident devient un avantage, présentement. Mauvaise nouvelle, il n'apprécie pas du tout mon manque de réaction. Il est évident qu'il souhaite m'entendre crier de douleur et je ne lui donne pas ce qu'il veut. Je peux clairement voir qu'il devient frustré, car il recommence à mordre mes jambes, à plusieurs reprises, tandis que je ne cesse pas de vouloir me libérer. Je dois rapidement me rendre à l'évidence que son poids sur mes jambes rend toutes tentatives d'évasion impossible. Il en a également clairement assez de me sentir gigoter sous lui sans démontrer le moindre signe de douleur, alors qu'un personne normale souffrirais probablement énormément. Mon lit n'est plus qu'une marre de sang, lorsque je le vois reculer légèrement avant de foncer à nouveau vers moi. Cette fois il a décidé de s'en prendre à mon épaule. Je sens chacune de ses dents transpercées ma chair jusqu'à l'os. J'ai l'impression que mon épaule est en feu. Je ne me souviens pas avoir eu autant mal de ma vie, pas même le jour de mon accident et finalement il obtient ce qu'il voulait depuis le début. Je me mets à hurler de douleur en le frappant de toute mes forces pour qu'il me libère, car il n'a toujours pas lâcher prise. Satisfait de finalement obtenir une réaction de ma part, il commence à me soulever lentement de mon lit. Plus il m'élève plus j'ai mal. J'ai beau le frapper, le supplier, lui tirer les oreilles, rien n'y fait il ne me laisse pas aller. Maintenant qu'il a un avantage sur moi, il n'est pas près de le laisser aller. Il se met ensuite à me secouer, comme si je n'étais qu'un vulgaire poupée de chiffon, dans tous les sens. Je souhaiterais perdre connaissance pour ne plus avoir conscience de ce qu'il se passe, mais je n'ai pas cette chance. Après ce qu'il me semble être une éternité, il me lance carrément par la fenêtre de ma chambre. Je sens le verre qui se brise pour m'entailler le corps. Ironiquement, cette fois également, je termine ma chute le dos contre un arbre. Je vais mourir, donc je ne risque pas de me réveiller encore plus paralysée que maintenant. Alors que je sens que je suis sur le point de défaillir, je crois entendre une fois féminine me disant de ne pas m'en faire qu'elle est là pour moi, maintenant. Puis c'est le noir. DRAKE Je ne me sens pas vraiment à l'aise de laisser Trinity seule à la maison, mais j'ai bien vu qu'elle souhaitais vraiment que je m'en ailles pour quelque heures. Elle insistait tellement que je me suis dit que je pouvais bien faire cela pour elle. Peu importe la raison pour laquelle elle voulait cette solitude, elle a tout de même pris mon numéro en note et elle a promis de m'appeler si elle avait besoin de quoique ce soit. Alors, lorsque je suis parti, j'ai pris mon pick-up et je me suis installé sur le bord de la route à moins d'un kilomètre de la maison. Il est hors de question que je retournes en ville, la dernière fois, j'ai mis un temps fou à revenir car je me suis perdu. Je ne sais pas qui a eu l'idée des noms de rues, mais il n'a clairement pas réfléchi en nommant certaine rue du même nom. Quand j'ai accepté de me présenter ici, je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre, mais je me suis dis que ce serait un travail facile. Aider une personne en chaise roulante ne doit pas être si difficile que ça, je me suis dis. J'ai surtout pensé que cela me donnerais une excellente opportunité de fouiller la maison et de trouver tous renseignements utiles à propos de mon ennemi. Après tout, ce n'est pas tous les jours qu'un loup-garou est invité à vivre pendant un mois dans la demeure d'un chasseur. Je venais de tuer, celui qui me traquait depuis quelques jours quand son téléphone a sonné. J'ai eu la brillante idée de répondre. J'ai eu de la chance que la personne à l'autre bout de la ligne ne connaissait pas personnellement celui qu'il contactait. J'ai facilement pu me faire passer pour lui et c'est ainsi que j'ai eu l'emploi. Le travail est encore plus facile que je croyais. Trinity est réellement charmante et elle n'est pas difficile. Elle exprime tout haut ce qu'elle pense, ce qui je l'avoue est assez divertissant, mais elle n'est pas du tout comme son père me l'avait décrite. Il me l'avait dépeint comme une jeune femme incapable de faire quoique ce soit par elle-même. En seulement deux jours, elle m'a prouvé que sa famille ne la connaissait pas réellement. J'ai été extrêmement surpris lorsque je l'ai vu passer devant moi avec un arc et des couteaux. Elle ne donnait pas l'impression de ne pas pouvoir se débrouiller lorsque je l'observais discrètement s'entraîner. Elle ne ratait pas sa cible. Trinity a dû passer beaucoup de temps à s'entraîner pour atteindre cette maîtrise avec ces armes. La seule chose que j'ai vraiment à faire, c'est de la lever de son lit, de l'asseoir sur la toilette lorsqu'elle a envie et lui préparer ses repas. Autrement, je regarde le temps filer. Ce qui me laisse beaucoup de temps pour explorer la maison et c'est très bien ainsi. Surtout, je n'étais pas préparer à vouloir lui sauter dessus comme un animal dès que je l'ai aperçu, allongée dans son lit, au moment de notre rencontre. Dire que je suis attiré par elle est très loin d'être suffisant pour décrire exactement l'effet qu'elle a sur moi. Je ne crois pas qu'elle soit ma partenaire, mais ce qu'elle me fait ressentir s'en rapproche clairement. Je n'ai rien ressenti de tel depuis la mort de ma partenaire, il y a huit ans. Elle a reçu une balle qui m'était destinée. Je ne crois pas vraiment au seconde chance, alors je ne suis pas naïf au point de m'imaginer qu'elle pourrait ma partenaire de la seconde chance. "Il y a définitivement quelque chose à propos d'elle." Me dit Kobalt, mon loup. "Nous devrions attendre avant d'écarter la possibilité qu'elle soit notre seconde chance de vivre heureux. "Nous n'allons rien attendre, elle n'est pas notre partenaire de la seconde chance et nous ne sommes ici que pour un mois." Je lui affirme. "Nous lui plaisons, nous pourrions peut-être lui proposer de venir avec nous." Insiste Kobalt. "Bien sûr et devenons le gendre de chasseur des Lames d'argents. Les fêtes de famille vont être très intéressante." Je lui rétorque, ironique. "Oublie simplement l'idée, Kobalt. C'est mieux, ainsi." Je regarde l'heure qui est affichée sur mon tableau de bord et je vois qu'il est près de vingt-deux heures, ce qui m'étonne. Elle n'a pas appeler pour me dire qu'elle voulait aller dormir. Je me dis que je risque de la retrouver endormi dans son fauteuil, comme la veille quand j'ai mis une éternité à revenir après mes courses. Je mets la clé dans le contact et je démarre. Je ferais mieux de me dépêcher. Ça ne doit pas être très confortable de s'endormir dans un fauteuil roulant. Dès que je gare ma voiture, j'ai le sentiment que quelque chose ne tourne pas rond. Premièrement, la porte d'entrer n'est pas simplement ouverte, elle est carrément arrachée de son cadre. Je descend, sans même arrêter le moteur et je me dirige vers l'intérieur, à la course. J'aurais dû réfléchir avant de céder à sa demande, surtout après qu'elle ait mentionner qu'un loup rôdait. J'ai vraiment été stupide sur ce coup-là. Il a simplement attendu qu'elle soit complètement seule chez-elle avant de passer à l'attaque. C'est ce que j'aurais fait. La première chose qui me frappe, lorsque j'entre à l'intérieur, c'est l'odeur infecte qu'il y a. Une odeur pareille ne peut vouloir dire qu'une chose. C'est un renégat qui est derrière tout ceci. Je ne vois pas Trinity dans la cuisine ou bien le salon, alors je vais directement vérifier sa chambre. Je ne sais pas ce que je pensais trouver, mais je ne m'attendais pas à ça. Les murs de la chambre sont tapissée de sans comme si on avait pris un pinceau et qu'on l'avait tout simplement secouer vers les murs. Le lit est une mare de sang. Par contre, aucun signe de Trinity ou de son agresseur. "La fenêtre." Me dit Kobalt au même moment que je remarque qu'elle est brisée. Je passe dans le trou de la fenêtre sans faire attention au verre brisé qui s'y trouve toujours. Même si je me coupe je vais guérir presqu'aussitôt. Ma priorité, c'est de retrouver Trinity ou ce qu'il reste d'elle, pas le risque d'une petite coupure. Je vois beaucoup de sang au pied d'un arbre. Il n'y a aucune trainée qui me laisse croire que la personne qui a perdu tout ce sang ait été tiré ailleurs. Je m'enfonce un peu plus dans le boisé, en espérant tomber sur elle bientôt. Je finis par atteindre une petite mare d'eau au centre du petit bois et je fige. À la surface de l'eau, il y a un cadavre qui flotte. Pendant un instant je crois que c'est celui de Trinity, puis je remarque qu'il s'agit du cadavre d'un homme. Probablement le renégat qui s'en est pris à Trinity. Ce qui m'amène à me demander qu'est ce qui a bien pu lui arriver. Je me préoccuperait plus tarde de ce corps, tant que je n'ai pas retrouver son corps à elle, le reste peut attendre. Je perçois une légère odeur de vanille qui est presque entièrement masquée par l'odeur du renégat qui flotte dans l'air. Sans perdre un instant, je me dirige vers ce parfum. Ce ne peut être qu'elle. Étonnamment, je retrouve Trinity à plus d'une vingtaine de mètre de l'étang. Elle est complètement nue. Ce qui est le plus étrange c'est qu'elle ne semble pas avoir de blessure sur elle. Je n'arrive pas à croire qu'elle soit aussi loin dans le boisé. Elle ne peut pas marcher, comment a-t-elle bien pu se rendre ici par elle-même. Lentement, je m'approche. Je dois avouer que j'appréhende l'état dans lequel elle se trouve. Je retire ma chemise pour la poser sur elle. Je suis soulagé de constater qu'elle respire toujours. Je l'enroule un peu mieux dans ma chemise puis je la prends dans mes bras. Je retourne à l'intérieur et je vais l'allonger dans mon lit, puisque le sien est inutilisable. Pendant le trajet entre l'endroit où je l'ai retrouvé et ma chambre, je l'observe attentivement, tout en marchant. Je peux entendre son rythme cardiaque. Il est régulier, stable et très perceptible. Donc je n'ai pas à avoir peur que son coeur lâche dans les prochaines minutes. Sa respiration est normale. Elle semble endormie plus qu'inconsciente. Je ne comprends vraiment pas comment elle a pu survivre sans être blessée. C'est carrément impossible que ce soit elle qui soit vivante et que le renégat soit en train de flotter dans l'étang. C'est le monde à l'envers. Une fois que je l'ai déposée sur mon lit, je sors de la pièce en prenant soit de refermer la porte derrière moi et j'appelle la seule personne au monde que je sais qui va se déplacer peu importe l'heure à laquelle je le contacte. J'ai une confiance aveugle en cette personne. Je me dirige également vers ma voiture pour couper le contact, en attendant que mon frère réponde à mon appel. "Trev, j'ai besoin de ton aide." Je lui dis aussitôt que je l'entends décrocher la ligne. "T'es pas supposé surveiller une handicapée? Je crois pas que tu aies besoin de mon aide pour ça." Me répond-t-il. Mon frère a l'air irrité que je le dérange à cette heure, mais au point où j'en suis, je m'en fous carrément. "Ouais, bien c'est un travail beaucoup plus compliqué que prévu, Trev." "Bonne nuit, Drake." Me dit-il avant de me fermer la ligne au nez. Je déteste lorsqu'il me fait ce coup-là. Il ne me laisse même pas le temps de lui dire la raison de mon appel. Je recompose son numéro. Il a sûrement décidé de m'ignorer, car il ne répond plus à son téléphone. Je commence à croire qu'il l'a tout simplement éteint. J'ai plus d'un tour dans mon sac et ce n'est pas cela qui va me décourager. Je compose le numéro de Sammy, sa partenaire. Elle décroche, après la première sonnerie. "Oui, Drake." Me dit-elle, la voix endormie. "Désolé de te réveiller, Sammy. Il faut vraiment que je parle à mon frère." Je l'informe. Je me sens réellement mal de l'impliquer là-dedans, mais Trev ne me laisse pas vraiment le choix. À l'autre bout, j'entends Sammy murmurer quelque chose puis Trev se met à hurler, sous l'effet de la colère. "Non, mais merde, tu n'abandonnes jamais?" Me crie Trev, lorsqu'il prend le téléphone de sa partenaire. Il est visiblement à bout de patience. "J'ai besoin de toi pour me débarrasser d'un cadavre." Je lui lance directement comme il risque de me fermer la ligne au nez, une fois de plus, d'une seconde à l'autre. "Quoi? Est-ce que j'ai bien compris?" Me demande-t-il, plus calme. "Et amène le doc avec toi. Je t'envoie l'adresse sur ta messagerie texte." "Tu vas m'en devoir une énorme, Drake. Prépare toi à t'occuper des ados que l'on forme au combat, dès ton retour." Puis il raccroche à nouveau. Si m'occuper des jeunes pour leur apprendre à se défendre est tout ce qu'il me demande, je m'en sors assez bien, selon moi. Je lui envoie les coordonnées et je retourne à ma chambre. Je ne veux pas laisser Trinity, seule trop longtemps. Elle semble paisible. Comme je suis rassuré, je décide de retourner vérifier ce qui a bien pu tuer ce renégat. J'ai un choc, après avoir retourner le cadavre. Il a la gorge arraché, je peux voir ses intestins qui commence à sortir par le trou béant qu'il a à l'abdomen et il est complètement défiguré par les griffures qui l'ont privé, également de son nez. Je ne sais pas qui ou quoi l'a mis dans cette état, mais il n'avait aucune chance. Ce travail n'est définitivement pas comme il aurait dû être. En attendant que Trev et le doc arrivent, je décide de me tenir occuper. je vais dans la chambre de Trinity et je m'occupe d'enlever les draps de son lit, sortir le matelas à l'extérieur, car il est fichu pour ensuite m'attaquer à nettoyer les murs et le plancher. Demain, durant la journée j'irai chez le vitrier que j'ai vu, pendant que je cherchais mon chemin pour revenir ici et je commanderai une fenêtre pour remplacer celle-ci. Je pourrais peut-être même commander une nouvelle porte d'entrée par la même occasion, sinon j'irais dans un autre magasin. Je vais tenter de tout retaper avant le retour de sa famille. Si je peux éviter d'expliquer qu'il y a eu une attaque pendant leur absence, je préfèrerais. Surtout, que je n'ai aucune idée de ce qui est vraiment arrivé. Tout ce que je sais c'est que j'ai une infirme qui semble en pleine forme et un loup-garou complètement massacré sur les bras. La seule personne qui sait vraiment ce qui s'est produit ici, c'est Trinity et elle dort à point fermé pour l'instant. Pendant tout le temps où je m'active, je peux sentir que Kobalt veut dire quelque chose, mais qu'il se retient. Cela me fait l'effet de recevoir un doigt dans les côtes à toutes les deux secondes. En plus, j'ai l'impression qu'il sait quelque chose que j'ignore. "Vas-y, parle!" Je finis par m'exclamer, à bout de patience. Tu veux dire quelque chose depuis des heures maintenant, alors dis-le qu'on en finisse." "Elle est des nôtres." Me dit-il, comme si j'étais l'explication la plus logique qui soit. "Quoi?" Je m'écrie choqué. "Il y a pas moyen pour que tu aies raison. C'est impossible." "Tu veux parier?" Me nargue Kobalt. Je peux sentir qu'il sourit en cet instant. "Non, j'ai compris ma leçon la dernière fois. Je n'ai aucune envie de me réveiller, complètement nu au beau milieu d'un école pour jeune fille catholique, à nouveau." Je bloque Kobalt. Je ne veux plus l'entendre. Je sors ensuite les meubles de la chambre de Trinity pour les sortir sur la terrasse à l'arrière. Je vais devoir les décaper et le peinturer à nouveau. Le sang refuse se partir. Je vais avoir beaucoup de travail pour m'occuper durant mes temps libres. Ce n'est pas plus mal, mais j'aurais préféré ne pas l'obtenir dans ces circonstances. Lorsque je j'ai terminé de nettoyer complètement la chambre, je vais m'asseoir dans les escaliers devant la maison pour attendre l'arrivée de mon frère et du médecin de la meute. Je soupire de soulagement lorsque je vois les phares d'un voiture approcher. Il est maintenant trois heures du matin. Nous allons devoir faire vite si Trev ne veut pas se promener avec un cadavre sous une bâche dans le coffre de sa voiture, en plein jour. Je me lèves et je commence à marcher vers mon frère et Éric, notre médecin, qui sont déjà en train de descendre du camion de Trev, qu'il a stationné à coté du mien. "Le cadavre est dans la cour arrière" J'informe Trev, puis je regarde Éric. "La chambre, au bout du salon, c'est la que se trouve la personne que tu dois examiner." J'ajoute. "Allons y, tête dure." Me dit ensuite Trev. Je déteste quand il utilise ce surnom qui remonte à notre enfance. "T'es chanceux que l'on soit jumeau car je te jures que tu serais déjà mort." Il me sourit. Il sait mieux que personne à quel point je déteste ce surnom. C'est exactement pour cette raison qu'il l'utilise. C'est en quelque sorte sa façon de se venger, car je l'ai réveillé. Je dois sûrement le mériter, d'une certaine manière. Tout dépend de l'angle avec lequel on voit les choses, je suppose. Nous nous dirigeons tous à l'intérieur, une fois que Trev a récupérer la bâche de plastique qu'il avait dans son coffre arrière. Une fois le seuil de la porte d'entrée franchit, je pointe la direction de ma chambre à Éric et je poursuis mon chemin, jusqu'à l'étang avec Trev. Il fige lorsqu'il aperçoit le cadavre. Je le vois qu'il me regarde pour ensuite tourner son regard vers l'étang et sur moi à nouveau. Il agit de la sorte pendant une bonne minute avant de parler. "Tu lui a laissé aucune chance à se type." Dit-il en pointant le cadavre. "Je t'ai connu plus tendre, moins expéditif." "Ça? J'ai rien à voir la dedans. Ce n'est pas mon oeuvre. Je l'ai trouvé comme ça." Je lui réponds "Alors, qui?" Me questionne Trev, ensuite. "Si seulement je le savais. Arrête de parler et aide moi." Je finis par dire, légèrement impatient. J'ai hâte que ce problème soit réglé. Trev et moi, nous étalons ensuite la toile en plastique qu'il a apporté, sur le sol. Nous entrons tous les deux dans l'eau pour aller récupéré le corps du renégat. Une fois de près je remarque des détails qui m'avait échappé, J'ai simplement porté attention à son abdomen un peu plus tôt. Il a la poitrine légèrement écarté et on peu voir ses poumons, Par contre, il lui manque son coeur. Voilà qui soulève une question de plus. "Tu ne sais vraiment pas ce qui s'est produit ici?" Me demande Trev après avoir vu le cadavre de près. Je peux voir que l'état du corps le dérange. "J'aimerais, mais non." Je lui dit simplement. "Dis-moi pourquoi j'ai accepté ce travail, déjà?" Je l'interroge à mon tour. "Parce que t'es incapable de ne pas répondre à un téléphone?" Suppose mon Trev, un sourire en coin. Je soupire et je repense à ce moment. "La pire erreur de ma vie." Je rétorque. Trev éclate de rire, puis nous nous activons pour sortir ce corps de l'eau. TRINITY Je ne sais pas si je sui réveillée ou si je suis morte. Tout ce que je sais, c'est qu'il fait froid et sombre. Je sens quelque chose me frôler. Lorsque je regarde, je vois une splendide louve blanche qui se tient près de moi. L'animal commence à avancer, puis s'arrête pour me jeter un coup d'oeil. Elle semble vouloir que je la suive. Je me relève et je commence à avancer vers elle. Elle reprend sa route, car elle voit que j'ai compris ce qu'elle voulait. Je suis maintenant certaine que je suis morte ou que je rêves car il n'y a aucune chance que je puisse marcher, autrement. Je constate que j'ai perdue la louve de vue, mais j'entends du bruit au loin. Je décide donc, de me diriger vers l'origine de ce bruit. Plus je m'approche, plus je distingue clairement le bruit qui m'a attirée. Il y a un combat, pas très loin d'ici. Je commence, également à voir de la fumée qui s'élève dans ciel et une lueur rougeâtre. J'entends des voix d'hommes, sans comprendre ce qu'ils disent. Lorsque je regarde dans leur direction, je les vois tirer sur un groupe de personnes qui tente de les fuir. Sans le moindre scrupule, les hommes leur tirent dans le dos et je vois ce groupe tombé, une personne à la fois. Il y avait également des enfants parmi eux. C'est un vrai m******e. Ensuite, les hommes repèrent un autre groupe de fuyard et ils partent à leur poursuite. Ils passent près de moi, comme si je n'étais pas là et je remarque l'emblème qui est gravé sur l'une des armes de ses hommes. Je n'en reviens tout simplement pas. Il s'agit de l'emblème des Lames d'argent. Je pars à leur suite. Les chasseurs tirent sur tout ce qui bouge. Hommes, femmes, enfants, personne n'est épargné. C'est horrible de voir à quel point ce groupe d'homme peut être sans pitié pour des personnes qui ne sont clairement pas une menace. Ils me mènent jusqu'à des bâtiments qui sont la proie des flammes. Tous sauf un. Je ne sais pas pourquoi, mais je connais cet endroit. J'ai soudain l'impression que j'y ai habitée. Je sais que des chasseurs se doivent d'être rapide lorsque vient le temps de tuer une créature surnaturelle, car ils n'auront peut-être pas de seconde chance. Par contre, la scène à laquelle j'assiste n'a rien d'une chasse. C'est purement et simplement un génocide. Les habitant de ce village ne tentent même pas de se défendre, ils fuient. Ils ne sont clairement pas une menace, alors à quoi peut bien rimer cette attaque. Tout ce que je vois ce sont des chasseurs qui massacrent des personnes qui courent pour sauver leur vie. Mon père répétait souvent lorsque j'étais plus jeune qu'il ne faut pas tuer sans raison. Je me demande sérieusement quelle raison peut justifier un tel m******e. Une petite fille passe près de moi. Elle attire immédiatement mon attention car je la reconnais. C'est moi. La fillette se faufile discrètement entre les groupes de chasseur pour entrer dans la maison qui est toujours intacte. Instinctivement, je la suis. Plus j'avance plus je me dis que ce rêve ressemble de plus en plus à un souvenir qui serait enfoui profondément en moi. Je dois en voir la suite. Je dois savoir. Dès que j'entre, le bruit des combats s'estompent. Je vois la petite près d'un homme dont je ne vois pas le visage, il est flou. Il murmure quelque chose à l'oreille de la petite qui est en pleurs. Puis il s'éloigne d'elle pour se transformer. Je comprends maintenant pourquoi des chasseurs se trouvent dans cet endroit. Cet homme est maintenant un gigantesque loup brun. Il défonce la porte pour aller défendre les siens, Je le suis des yeux et je le vois tomber aussi rapidement qu'il est sorti de la maison. Je reporte mon attention sur cette jeune version de moi, mais elle n'est plus là. Je sais par contre où elle se trouve. Elle a emprunter les escaliers qui mènent à la prison de la meute. Juste au bout du couloir devant moi, je vois la porte qui me donnera accès à la prison. Je n'attends pas pour la rejoindre. Je dois connaître la fin de cette histoire qui se déroule sous mes yeux. J'y obtiendrai peut-être des réponses. Je cours pour la rejoindre aussi vite que possible. J'ouvre la porte et je dévale l'escalier. Lorsque je la retrouve, la fillette est accroupi au fond de la dernière cellule de la prison. Elle se trouve dans l'ombre. Si elle ne pleurait pas, personne ne saurait qu'elle se trouve là. Je m'approche d'elle. J'aimerais pouvoir lui parler, la rassurer, mais je sais que cela ne servirait à rien. Je suis invisible ici. Lorsqu'elle entends des bruits de pas qui descend l'escalier, je la vois serrer quelque chose dans ses bras. Elle veut clairement protéger ce qu'elle tient. Je m'avance un peu plus pour voir ce qui est si précieux pour elle. Je suis sous le choc de voir un petit louveteau totalement noir, à l'exception d'une petite mèche de poil blanc, entre ses deux oreilles. Le louveteau semble respirer péniblement. Je devine qu'il doit être mourant. Je me retourne ensuite pour voir qui s'avance vers la petite fille. Je suis déstabilisée quand je me rends compte que l'homme qui s'avance est nul autre que Jeffrey Silver, mon père. Lorsqu'il arrive à la cellule et constate que ce n'est qu'une fillette qui se tient devant lui, il range son arme et s'accroupit pour être à sa hauteur. "N'aies pas peur, ma petite chérie." Dit-il d'une voix douce et rassurante pour ne pas effrayé la gamine plus qu'elle ne l'est déjà. "Que caches tu dans cette couverture? Tu veux bien me montrer?" Il parle tout en avançant lentement vers elle. Dès qu'il est suffisamment près, il agrippe la petite qui s'évanouit de terreur. Mon père saisit la couverture, examine le contenu puis le jette carrément sur le sol. Il prend quelque chose dans sa poche, une fiole. Il fait boire le contenu de la fiole à la petite et comme il ne semble rien se produire, il la soulève et il quitte ce lieu, sans un regard pour le louveteau.
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