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Hannelore et les secrets du passé

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Pour la jeune héritière, l'heure des révélations a sonné...

Hannelore Howard, issue de la haute bourgeoisie allemande, est confrontée à la mort de sa mère et a sa dernière volonté, que sa fille parte vivre un an en Angleterre sous la tutelle de Colin Falmouth, un lointain cousin paternel.

Après la Première Guerre mondiale, alors que les rapports sont tendus entre l’Angleterre et l’Allemagne, Hannelore devra faire la lumière sur le scandale qui a séparé ses parents avant sa naissance, et trouver sa place dans la vie d’un homme brisé par ses blessures de soldat.

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EXTRAIT

Hannelore pleurait. De gros sanglots soulevaient sa poitrine. Lâchant la lettre, elle prit son visage dans ses mains. Et elle n’arrivait plus à s’arrêter de pleurer. Sa vie lui semblait un grand mensonge, et elle avait du mal à savoir qui elle était. Qu’allait-il lui arriver, dans un pays qui lui semblait hostile, à vivre avec un étranger ?

Après un moment, elle se calma. Puis doucement, elle alla vers la chambre de sa mère. Elle avait l’impression de violer un sanctuaire. Elle se dirigea vers la boîte à musique où sa mère rangeait ses trésors. Ses mains tremblaient tandis qu’elle en soulevait le couvercle. Une mélodie s’éleva dans la pièce. Il y avait des lettres entourées d’un ruban rouge, une rose séchée, un mouchoir d’homme, des vieilles cartes de l’Albert Hall, la photo de son père et puis le journal intime de sa mère.

À PROPOS DE L'AUTEUR

De son vrai nom Brigitte Kremmel, l’auteure, Églantine, est née à Ingwiller il y a 58 ans. Elle vit aujourd’hui à Niederbronn et travaille comme agent de propreté au collège Charles Munch.

Hannelore et les secrets du passé est son premier roman.

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Chapitre un
Chapitre un Rien ne pèse tant, Qu’un secretRostock, avril 1919 Il faisait chaud dans la pièce, le notaire était un monsieur d’un certain âge très frileux, qui demandait toujours à ses employés de remplir le poêle de son bureau, et ses visiteurs qui sortaient de là s’empressaient d’ouvrir leur col voire d’enlever leur cravate, avant d’essuyer la sueur qui coulait dans leur cou avec un mouchoir. Hannelore ne s’en souciait pas et il est vrai que ce mois d’avril avait encore quelques relents de frimas, et qu’un bon feu n’était pas de trop dans cette région du nord de l’Allemagne. Elle avait été obligée par Hedwige de mettre cette robe noire, avec un col blanc. Pourquoi du noir ? Alors que sa mère avait horreur de cette couleur ! Une larme coula doucement sur sa joue et vint s’écraser sur ses mains jointes comme pour une prière. Sa mère, morte depuis à peine quelques jours, avait été enterrée ce jour. Son oncle Wilbert était mort. Aussi était-elle la seule héritière. Alors pourquoi le notaire avait-il demandé qu’elle passe à son cabinet ? Une autre larme déborda, et Hannelore prit un petit mouchoir dans sa manche pour se tamponner les yeux. À côté d’elle, tante Hedwige, sa marraine, lointaine cousine de sa mère, lui prit la main, et serra ses doigts en signe de soutien. Le notaire regarda les deux femmes assises dans les deux fauteuils devant son bureau. Il remit en place son lorgnon et fourragea dans les papiers sur son bureau. Il trouva ce qu’il cherchait. –Hum voilà, votre mère a légué différentes sommes à vos deux domestiques afin qu’ils puissent décemment prendre leur retraite. Ainsi qu’une somme de dix mille mark pour Mme Hedwige Rotengle. La tante leva les yeux, émue que cette chère Liselotte ne l’ait pas oubliée. Hannelore regarda par la fenêtre. Elle vit que la bourrasque s’était levée ; un monsieur courait après son chapeau, et une dame essayait vainement de remettre en place son parapluie qui s’était retourné. Elle n’était que modérément intéressée par ce que le notaire avait à lui dire. Après tout qu’y avait-il de changé, à part le fait que dès à présent elle devrait vivre sans sa mère ? Elle serra les lèvres. Elle ne voulait plus pleurer ; il fallait aller de l’avant, c’est ce que sa mère aurait attendu d’elle. Elle entendait comme dans un brouillard, la voix du notaire qui continuait : –Ma fille Hannelore ira donc vivre avec son tuteur Colin Falmouth, vicomte De Waterstone. Hannelore tourna la tête et regarda le petit homme. Elle avait l’impression que quelque chose lui échappait. –Vivre avec mon tuteur ! Mais quel tuteur ? –J’y arrive, répondit le notaire. Votre mère m’avait chargée de prendre contact avec le vicomte, si jamais il lui arrivait quelque chose. Vous n’êtes pas encore majeure, et vous êtes à la tête d’une coquette somme. Votre mère estimait certainement qu’il fallait qu’un homme s’occupe de vous, afin de gérer votre fortune jusqu’à votre majorité. Hannelore se tourna vers tante Hedwige –Je ne comprends pas, pourquoi a-t-elle fait ça ? Hedwige secoua la tête d’un air navré. –Tu sais bien que moi je suis trop vieille pour m’occuper convenablement de toi. Et c’est vrai : tu as besoin qu’un homme s’occupe de ton avenir. Tu as cruellement manqué d’un père, et depuis que Wilbert, Dieu ait son âme, est mort, tu n’as personne d’autre vers qui te tourner. Hannelore regarda le notaire. –Qui est ce vicomte ? Le notaire était un peu gêné ; il regarda la jeune fille qui semblait tellement perdue. Elle était attendrissante, avec ses yeux bleus comme un ciel d’été et ses cheveux d’un blond aussi clair qu’un champ de blé au mois d’août. –C’est l’héritier de votre père. Il habite en Cornouailles, et je lui ai envoyé un mot, dès l’annonce de la mort de votre mère. Hannelore ne savait plus quoi dire, son père, un vicomte, un tuteur qui vivait en Cornouailles. Tout cela était trop pour elle. –Votre mère a laissé une lettre pour vous expliquer tout cela. Le notaire tendit une enveloppe blanche à la jeune fille hébétée. Elle la prit machinalement, et elle entendit encore le notaire lui dire : –Vous verrez tout s’arrangera. « Mais rien ne s’arrangera jamais », pensa Hannelore, en sortant du cabinet. Malgré les encouragements de sa marraine, elle avait l’impression que les évènements prenaient un tour de plus en plus tragique dans son existence. Comme une somnambule, elle monta dans la voiture attelée où l’attendait Franz, leur fidèle serviteur. Elle n’arrivait pas à penser clairement. Son père, elle ne l’avait jamais rencontré. De lui, elle ne connaissait que son visage grâce à une photo que sa mère lui avait montrée. C’était un Anglais. Il était venu à Rostock pour des affaires, et c’est là qu’il avait fait la connaissance de sa mère. Ce fut le coup de foudre, ils se marièrent rapidement malgré l’interdiction du père de la jeune femme. Elle alla vivre avec son mari en Angleterre. Elle n’y était pas restée longtemps car son père était mort peu de temps après. Elle était alors revenue vivre en Allemagne et avait mis au monde Hannelore. Mais qu’est-ce que sa mère avait encore passé sous silence, à part le fait que ce père avait été vicomte ? Et qu’allait-elle trouver là-bas ? Ce n’est qu’une fois à l’abri de sa chambre qu’elle eut le courage d’ouvrir cette lettre. Ma chère Lore, Lorsque tu liras ces quelques lignes, je ne serai plus avec toi. Je ne t’ai pas dit toute la vérité sur mon mariage. J’étais trop lâche ou alors j’avais envie de croire à ce que je t’ai raconté. J’ai vraiment connu ton père à Rostock ; il était beau, et tellement galant, différent aussi de tous les garçons que mon père me présentait dans l’espoir que j’en choisisse un. Il savait rire, et me faire des compliments. Je l’ai aimé tout de suite. Mon père, comme tu le sais, était un riche marchand, et il aurait préféré pour moi un homme de notre monde. Il pensait que les aristocrates n’étaient que des paresseux. Nous, nous sommes enfuis pour nous marier. Au début tout fut merveilleux, mais à mesure que le temps passait, la situation se dégradait entre nous. Je ne pouvais pas bien parler l’anglais, ses amis ne m’aimaient pas et l’atmosphère lugubre du château me rendait neurasthénique. Et puis il y avait cette voisine, la fille d’un baron, qui avait toujours espéré épouser Stephen. Elle complota contre moi, et fit en sorte que je sois découverte dans une situation compromettante par mon mari. Il s’ensuivit une scène affreuse, et à la suite de ça il me chassa de chez lui. Je suis revenue vivre chez mon père. Lors de ta naissance, je lui ai écrit pour lui en faire part, et il est venu. Il m’a avoué qu’il m’aimait toujours, mais qu’il n’arrivait pas à croire en moi. Il a toujours douté que tu sois sa fille. C’est ainsi que nous avons vécu séparés le reste de notre vie. Il est mort il y a deux ans, à quelques jours d’intervalle de mon frère Wilbert. Je les ai pleurés tous les deux, et je ne pouvais pas t’en parler. À présent que tu es seule au monde, il faut que je me rachète, tu as le droit de connaître l’autre moitié de tes origines, et c’est pourquoi j’ai chargé maître Weiss de prendre contact avec le vicomte, afin que tu puisses vivre là-bas jusqu’à ta majorité. Si tu n’arrives pas à t’intégrer, comme ce fut mon cas, alors tu peux toujours revenir ici. Mais au moins tu auras choisi en connaissance de cause. Je souhaite que tu sois heureuse, et que lorsque tu trouveras l’amour, tu te battras mieux que moi pour le garder. Ta maman qui t’aime Hannelore pleurait. De gros sanglots soulevaient sa poitrine. Lâchant la lettre, elle prit son visage dans ses mains. Et elle n’arrivait plus à s’arrêter de pleurer. Sa vie lui semblait un grand mensonge, et elle avait du mal à savoir qui elle était. Qu’allait-il lui arriver, dans un pays qui lui semblait hostile, à vivre avec un étranger ? Après un moment, elle se calma. Puis doucement, elle alla vers la chambre de sa mère. Elle avait l’impression de violer un sanctuaire. Elle se dirigea vers la boîte à musique où sa mère rangeait ses trésors. Ses mains tremblaient tandis qu’elle en soulevait le couvercle. Une mélodie s’éleva dans la pièce. Il y avait des lettres entourées d’un ruban rouge, une rose séchée, un mouchoir d’homme, des vieilles cartes de l’Albert Hall, la photo de son père et puis le journal intime de sa mère. Hannelore s’assit sur le tapis et commença à lire le journal. Au fur et à mesure de sa lecture, des larmes recommençaient à déborder de ses paupières. Elle ne se donna même pas la peine de les effacer, elles coulaient librement, pour s’écraser sur sa main ou ses genoux. Liselotte avait vraiment aimé Stephen Howard de tout son cœur, et elle avait continué à l’aimer toutes ces années, malgré leur séparation. La seule chose qui l’avait aidée à survivre était sa fille. C’était sa joie, son bonheur et elle lui faisait oublier que l’homme de sa vie ne savait pas faire confiance. Malgré tout, elle lui écrivait, et parfois il répondait, d’où les lettres au ruban rouge. Hannelore apprit les tenants et aboutissants qui avaient provoqué le malheur de sa mère. Une femme jalouse avait inoculé au vicomte le poison du doute, patiemment, pendant de longs mois. Et puis, le moment venu, elle avait donné le coup de grâce, en chargeant un ami de séduire la jeune mariée qui la gênait. Cet homme risquait sa vie à ce petit jeu mais il avait accepté. Stephen les avait trouvés dans leur chambre. Lisette pensait avoir été droguée car elle n’était pas dans son état normal et s’était retrouvée à moitié déshabillée dans les bras d’un autre. Stephen avait provoqué son prétendu rival en duel. Mais les autorités avaient été mises au courant et le duel n’eut jamais lieu. Alors le vicomte chassa son épouse infidèle et cette dernière retourna chez elle. Ce n’est qu’un mois plus tard qu’elle se rendit compte qu’elle était enceinte. Hélas le comte n’arrivait pas vraiment à croire à sa paternité, puisque pendant presque six mois ils avaient été mariés et malgré une vie amoureuse bien remplie, elle n’était jamais tombée enceinte. Si au moins Hannelore avait ressemblé au vicomte ou à sa famille, peut-être tout se serait-il arrangé. Mais elle fut pendant longtemps le portrait de sa mère. Ce n’est qu’à l’adolescence qu’un air de famille était apparu, mais il était trop tard. Et puis la guerre avait commencé, et même les lettres lui avaient été interdites. Elle ne pouvait plus lui envoyer de messages ni même en recevoir. Pourtant lorsqu’il mourut, elle l’avait su au plus profond de son cœur, même si la nouvelle ne lui était parvenue que tardivement. Il était mort après une chute de cheval ; il s’était brisé le cou. À partir de ce moment-là, Liselotte ne fut plus la même, une partie d’elle était morte aussi. Et son chagrin amplifia après la mort de son frère. Elle essaya de combattre cette langueur, ce mal vivre, par amour pour sa fille, qu’elle aurait laissée seule. Il y avait bien la tante Hedwige, mais elle avait déjà atteint ses 75 ans, et il ne restait personne de la famille. Alors elle avait pensé à Colin Falmouth, le nouveau vicomte qu’elle avait connu enfant. C’était le fils d’un lointain cousin du vicomte, il était malicieux, et plein de vie. Peut-être que lui pourrait s’occuper de Hannelore. Elle prit donc ses dispositions. L’hiver qui suivit fut assez rude et elle tomba malade. Sachant qu’elle avait mis sa fille à l’abri, elle n’avait plus qu’une envie : rejoindre enfin l’homme qu’elle avait toujours aimé. Hannelore s’essuya les yeux. Sa mère était enfin près de celui qu’elle aimait. Et cela réchauffa le cœur de la jeune fille. Elle ouvrit les lettres et vit l’écriture de son père, ce père qu’elle n’avait jamais connu, ce père qui, s’il lui avait donné son nom, ne l’avait jamais reconnue comme son enfant. Elle était pleine de ressentiment envers lui, pour toutes ces années où il aurait dû vivre avec elles, pour son orgueil et son manque de confiance qui n’avaient pas permis à sa fille de le connaître. Et aussi pour les frères et sœurs qu’elle aurait pu avoir, et qui souvent lui manquaient cruellement. Mais elle découvrit dans la lecture de ces lettres, un homme blessé. Il était l’artisan de son propre malheur, mais il ne pouvait pas faire marche arrière. Une force inconnue le gardait dans ce chemin de fierté mal placée, de jalousie, et de suspicion. Pourtant malgré une grande pression de sa famille pour qu’il divorce, il n’avait jamais pu s’y résoudre. Et de temps à autre, pour vider le trop-plein de ses sentiments, il écrivait des lettres d’amour à celle qu’il avait répudiée. Hannelore rangea avec soin toutes ces reliques qui faisaient maintenant partie du passé. Un sentiment nouveau la submergea. Et elle prit la résolution, par amour pour sa mère, d’aller en Angleterre, et d’y rester le temps de réhabiliter son nom. De prouver à la société aristocratique anglaise, que non, Liselotte n’avait pas été une femme infidèle, qu’elle n’avait pas donné à son mari l’enfant d’un autre. Hannelore ferma le couvercle de la boîte et la rangea dans la coiffeuse. Cette boîte resterait ici jusqu’à son retour. Car elle reviendrait dans un an, lorsqu’elle aurait atteint sa majorité. En fermant la porte de la chambre, elle se sentit beaucoup plus calme. Elle alla dans la salle de bains pour se rafraîchir un peu. Le repas du soir était certainement prêt. En descendant les escaliers, elle entendit des voix dans le hall. Greta, leur fidèle servante, venait de faire entrer Gunther. Ce dernier était un habitué de la maison : il faisait la cour à Hannelore et si cette dernière l’aimait bien, elle ne le prenait pas au sérieux. –Bonjour Gunther. Ce dernier regarda le visage rougi par les larmes, et son cœur se serra. Il aimait la jeune fille, mais hélas ce n’était pas réciproque. –Comment vas-tu ? Qu’a dit le notaire ? demanda-t-il entrant directement dans le vif du sujet. –Viens, passons d’abord au salon et je te raconterai, répondit-elle. Gunther était sur des charbons ardents. Il avait voulu l’accompagner chez le juriste, mais elle lui avait affirmé que ce n’était qu’une simple formalité et qu’elle n’avait nullement besoin de soutien. Assurément cela n’avait pas été le cas. Ils s’assirent dans les confortables fauteuils de velours en face de la cheminée. Franz avait allumé un feu, car sous ces latitudes, on avait, à cette époque, encore besoin de sa chaleur. –Alors ? demanda le jeune homme. Hannelore soupira tout en regardant la danse des flammes dans l’âtre. –Maman a décrété que je devrai vivre chez un tuteur jusqu’à ma majorité. –Un tuteur ? répéta Gunther, étonné. Mais grands dieux, qui ? Je croyais que tu n’avais plus de famille, à part ta marraine. –Si, d’après ce que j’ai appris, du côté de mon père, un lointain cousin. Gunther se pencha vers la jeune fille. Il allait de surprise en surprise. –Mais… mais, ton père n’était-il pas Anglais ? –Oui, répondit-elle, c’est vrai, et je devrai donc aller vivre en Cornouailles. –Mais c’est impossible ! s’exclama le jeune homme, tu seras seule dans un pays étranger, chez des inconnus parlant une langue qui n’est pas la tienne. En plus, je suis sûr que les Anglais ont une dent contre nous les Allemands, suite à cette guerre. Pourquoi ta mère a-t-elle eu une idée pareille ? C’est insensé. –Cher Gunther, répondit Hannelore en lui prenant la main, je pense que maman tenait à ce que j’aille vivre là-bas un moment, afin de connaître le pays de mon père ainsi que sa famille. Peut-être aussi pensait-elle que là-bas, j’oublierais plus vite mon chagrin, sachant qu’ici les souvenirs qui me relient à cette maison me feraient ressasser indéfiniment ma peine. –Oui, mais de là, à aller vivre chez les Anglais, c’est un peu exagéré. D’ailleurs, cette famille ne s’est jamais occupée de toi ni de ta mère. Nul n’a envoyé de lettre de condoléance et personne n’est venu à l’enterrement. –C’est vrai, mais je pense qu’ils l’ont appris trop tard, et de toute façon, ce n’est pas la porte à côté. Gunther mit un genou à terre devant le fauteuil de Hannelore. Il prit la main de la jeune fille et la regarda intensément. –Alors je ne vois qu’une solution : épouse-moi ! Un mari vaut plus qu’un tuteur ! Hannelore sourit au jeune homme. Elle l’aimait bien mais parfois elle avait l’impression d’avoir affaire à un enfant. Pourtant, il avait trois ans de plus qu’elle. –Oh, Gunther ! Je ne peux pas t’épouser. Je t’aime bien mais il faut plus pour réussir un mariage et je tiens à réaliser le dernier vœu de ma mère. J’irai donc en Cornouailles. Mais si je ne m’y plais pas, je reviendrai dans un an. Après tout, un an c’est vite passé. Gunther se leva. Il savait qu’il avait perdu la partie. –J’ai l’impression que tu ne reviendras pas. Il ressemblait à un chien battu et Hannelore essaya tant bien que mal de le consoler en l’accompagnant vers la porte. Il mit sa veste et son chapeau, mais il était triste et il embrassa Hannelore avant de partir. –J’ai l’impression que ceci est un adieu. –Tu trouveras bientôt une jeune fille qui t’aimera, lui répondit-elle, et alors tu m’oublieras. –Jamais. Il sortit dans la nuit et elle ferma la porte. Elle s’adossa contre le battant en ayant l’impression qu’un poids encore plus lourd pesait sur ses épaules. Elle savait avoir fait beaucoup de peine à un ami qui l’avait soutenue ces derniers temps. Mais un jour ou l’autre elle aurait eu à lui assener cette vérité : elle ne pourrait jamais l’épouser. –Lore est-ce que je peux mettre la table ? appela la voix de Greta depuis la cuisine. –Oui Greta, je viens. Hannelore se dirigea vers l’office. Depuis que sa mère était malade, elle avait pris l’habitude d’y manger avec les domestiques qui étaient plus des amis que des serviteurs. Ils l’avaient connue enfant, et elle préférait prendre ses repas avec eux que de manger toute seule dans la salle à manger. –Alors, demanda Greta, il t’a demandée en mariage ? –Comment le sais-tu ? Tu écoutes aux portes maintenant ? répondit Hannelore en plaisantant. Tout en versant de la soupe dans une assiette, Greta dit : –Je savais qu’un jour ou l’autre il y viendrait et aujourd’hui c’était le bon moment. Et puis j’ai aperçu la tête qu’il faisait en partant, comme un condamné qui va à l’échafaud. Mais pour une page qui se tourne, une autre débute, et qui sait ce que l’avenir te réserve.

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