III

2022 Words
III- Une journée paisible et de nouveaux amis {Et de un. Je t'aurais prévenu} Je ne comprends pas. Le destinateur s'est il trompée ou, est ce que ce serait l'autre connard de ce matin ? Je me pose des questions sur cet individu. Finalement, je décide de couper court à toute réflexion, prends quelques bouteilles dans ma réserve personnelle et bois comme jamais. Vu que j'ai déjà dix-huit ans, il m'est possible de m'approvisionner autant que je le veux. C'est l'un des avantages d'être majeur. On a droit à ce qui est réservé aux adultes. Je fais descendre des litres d'alcool dans ma gorge sans me soucier de quoi que ce soit. Demain, je ne vais nul part alors autant en profiter. Mon esprit est embrumé petit à petit et je sombre dans le néant, oubliant mes soucis de cette journée. Un nouveau monde m'ouvre petit à petit ses portes. Je me sens si bien... **** Durant toute la semaine, je me suis saoulé comme jamais, tel un puit sans fond. Je ne pourrais même pas compter le nombre de bouteilles qui sont passées par ma bouche. Mes parents, selon moi, ne doivent pas être au courant de mon amour pour l'alcool. De toute façon, je ne pense pas qu'ils en feraient cas s'ils venaient, par magie, à s'en apercevoir, car je sais que Camilla ne dira rien –elle sait ce que je vis et comprend qu'elle ne doit pas se mêler de mes affaires– et se contentera juste d'observer. Mes géniteurs s'en fichent de moi. La seule personne qui me reste, c'est notre femme de ménage qui, elle au moins, se préoccupe un peu de ma situation. J'aurais aimé lui rendre cette affection, mais je m'en sens un peu incapable. Va savoir pourquoi. Je n'avais pas reçu de coup de fil étrange durant tous ces jours ; ce qui confirme qu'il ne s'agissait que de conneries émanant d'un abruti voulant juste s'amuser avec mes nerfs. Si seulement je savais qui s'était pour le lui faire payer. Je peux être violent quand je le veux alors, il vaut mieux ne pas me chercher. Bref, les jours ont défilé de façon monotone et je n'allais pas m'en plaindre. Aussi drôle que cela puisse paraître, je n'ai pas bu une quantité astronomique d’alcool aujourd’hui. On pourrait même dire que je suis sobre, car, pour la seconde fois cette semaine, j’ai préféré aller me détendre ici plutôt que de me saouler la gueule. Mon reflet devant le miroir du lavabo ce matin m’avait fait réaliser à quel point je m’étais détérioré ; même la mort avait meilleure mine. Mes anticernes n’y feraient rien. J’avais imaginé les regards que les élèves poseraient au moins pour une fois sur moi et ce qu’ils signifieront. Au lieu d’une affection particulière, ce serait du dégoût que je verrai dans leurs yeux. C’était clair. A cet instant, je m’étais alors dit pour une fois qu’il aurait été mieux que je sois ignoré. De plus, nous sommes dimanche, le dernier jour de la semaine et celui précédent lundi, un jour de torture. Je déteste les lundis, comme la plupart des gens, je suppose. Je n’ai aucune envie de mettre pied au Léonard, mais pas le choix. Sécher les cours n’est pas une option. Et dire que je vais devoir passer par cette porte, passer à l’endroit où le corps de cette fille gisait, repenser à la vision cauchemardesque que j’avais eu sous les yeux. Il me faudra plus que du courage. Je fais en sorte d’oublier ces pensées et me concentre sur les mouvements des vagues et le bleu féerique de la mer s’étendant à l’horizon, mes fesses sur le sable de Fairy . J’ai fait de mon mieux pour rester à l’écart des baigneurs. Je ne veux pas voir leurs regards se poser sur moi avec plein de questions dans la tête. J’ai fait de mon mieux pour rester à l’écart des baigneurs. Le soleil et le spectacle merveilleux que j’ai sous les yeux me détendent et ça me fait un bien fou. « Il faut que je vienne ici plus souvent ». Je ferme les yeux, savourant le souffle délicat du vent et la chaleur réconfortante de l'astre au-dessus de ma tête. Mon téléphone dans l'une de mes mains, j'écoute Ghost of you des 5SOS diffusé dans mes écouteurs. Soudain, quelque chose touche mon pied-droit. J'ouvre les yeux en sursautant légèrement et retire les écouteurs, pensant à une petite bête venue m'a narguer avant de voir une balle près de moi. Je le fixe avec curiosité. A qui est ce que cet objet peu bien appartenir ? J'essaie de fouiller la plage des yeux pour voir si quelqu'un ne se dirige pas dans ma direction. — Pardon. C'est une petite voix sortie de nul part. J'ai failli avoir une crise cardiaque. Une fillette avec un teint de nigérienne, qui doit avoir huit ans, je dirais vient prendre la balle qui semble être la sienne. D'où sort-elle ? Je ne l'avais pas remarquée. — Ce n'est rien. lui dis-je . Elle me sourit, ce qui me met du baume au cœur. On me sourit rarement, encore moins d'une manière si sincère. J'en fais de même. Cette petite est drôlement mignonne avec ses couettes et son joli maillot rose bonbon. J'aurais aimé avoir une petite sœur ou un petit frère. Au moins, je ne me sentirais pas aussi seul et vide. — Dis. Tu ne veux pas jouer avec nous ? me demande t-elle en pointant un groupe non loin de nous. Sa question me surprend un peu. Je la regarde comme si elle vient de pousser des cornes. Elle me demande à moi, un inconnu avec une tête à en faire fuir même Gripsou, de venir jouer avec ses amis et elle ? J'en suis un peu bouleversé. C'est la première fois qu'on me fait cette proposition. Petit, j'étais souvent malade et restais enfermé avec la baby-sitter. En primaire, mes malaises répétés avaient vite fait fuir les potentiels amis. Personne ne voulait d'un faible. Je reviens au présent. — On ne t'a pas dit qu'il ne fallait pas parler à des inconnus ? La fillette baisse les yeux, gênée. Le vent joue avec ces cheveux tandis qu'elle se gratte la tête. — C'est pas parce que t'as une tête bizarre que tu peux pas être gentil, non ? Je souris un peu amusé. Mais qu'est-ce qu'elle y connaît ? Boudeuse, elle s'excuse et compte partir quand je la retiens. — Attends. Elle s'arrête pour me fixer. Jouer ? Pourquoi pas ? C'est mieux que de rester seul ici. En plus, faire un peu d'exercice, c'est bon pour ma santé. — J'accepte ton invitation. Je me lève en prenant mon sac à un bras et y fourre mon appareil. Je l'ai apporté au cas où je devrais me changer et pour ne pas que mon téléphone se noie au cas où j'aurais envie de me baigner. Le visage de la petite demoiselle s'illumine. — Amalia. Et toi ? "Elle a un joli prénom." — Anani. Son regard est interrogateur. Il faut dire que j'ai un prénom peu commun. C'est normal qu'elle se pose des questions. — Ça veut dire quoi? — C'est un prénom africain et je n'en connais pas signification en fait. Amalia fait un Ô puis, sans crier gare, me prend par la main et m'emmène vers son groupe pas très loin. Plus nous nous en rapprochons, plus je remarque avec amusement la composition de l'équipe. Seul un garçon d'à peu près mon âge dépasse ces petites frimousses. Celui-ci ne semble pas me porter dans son cœur à voir l'œil mauvais qu'il me lance quand nous arrivons à leur hauteur. — Amalia. Combien de fois t'ai je dis de ne pas parler à des inconnus ? râle t-il. La concernée vient se cacher derrière moi. On dirait que c'est son grand frère, à en juger les traits qu'ils ont en commun. — Je peux partir si je dérange. "Si je suis de trop, je préfère partir. Il ne veut pas de moi et je peux le comprendre. " — Non. Non. Tu peux rester. Au fait, je suis Mike, le grand frère d'Amalia. Et toi, c'est ? — Anani. Il hausse un sourcil. — C'est bizarre comme prénom. Mais j'aime bien. Il essaie de se rattraper et me tend sa main que je serre. Ce contact me fait bizarre. Apparemment, cette journée sera celle des découvertes. Amalia sort de sa cachette, les yeux brillants. — Merci. — Tu vas jouer avec nous, me dit elle en désignant les deux petites filles du groupe. Ce sont les copines. Aurore et Jeanne. Elle me les présente tout sourire. — Je vois. A ce que je vois, il doit s'agir d'un match opposant les garçons aux filles sont permis lesquelles je suis une exception. — Tu vas jouer contre nous, dit un petit métis de neuf ans à peu près. Je suis Alban. Eux, c'est Tom et Jack. Ils sont trois. Je suppose que Mike compte aussi se mettre avec eux. C'est vraiment déséquilibré comme match. Normal qu'Amalia demande du soutien. Nous débutons la battle. J'avais déjà suivi du beach-volley à la télé alors, je crois pouvoir me souvenir des règles du jeu. Mike n'arrête pas de me fixer ; ce qui me déconcentre et me fait faire des fautes. Je n'ai l'habitude que l'on pose des yeux sur moi et c'est encore pire s'ils sont insistants. Au final, nous avons perdu avec un écart de score assez aberrant pour ne pas être dévoilé. Il faut dire qu'avec un mec pas très sportif, totalement fatigué et des gamines de huit ans à peine, ce n'était pas gagné d'avance. Pour réconforter mes coéquipières, je les invite à prendre une glace, sous l'œil avisé de Mike. Nous sommes allés chez le marché de glace au bord de la plage. Je dois dire que ces sucreries sont bien meilleures quand l'on est en bonne compagnie. Je le constate aujourd'hui. Je m'amuse énormément avec les enfants. Nous nous baignons et nous éclaboussons. Même Mike s'est prêté à nos jeux et a mis de côté la pression sur moi sans pour autant relâcher la garde. Le temps passe vite et le soleil décline à une vitesse folle. Il est maintenant dix-huit heures. Nous sommes assis à regarder le coucher du soleil depuis quelques minutes. — Bon. Nous devons rentrer. dit soudain Mike. Les petits râlent. Ils n'ont pas envie de rentrer. — Prenez vos affaires et ne discutez pas. Je dois vous ramener avant la tombée de la nuit. Allez. Hop. Je les observe, un sourire à la fois amusé et triste sur les lèvres. Aujourd'hui, ils m'ont aidé à me sentir mieux. C'était bien. Ça va me manquer. Amalia s'avance vers moi et me claque une bise sur la joue, ce qui ne semble pas plaire à son frère, vu ma tête de Voldemort. — Merci. — Merci à toi , plutôt et à vous aussi. Ils me regardent tous. Ça fait du bien d'être entouré et de s'amuser au moins une fois. Si on m'avait dit qu'un jour, je découvrirais ça, j'aurais été sceptique. — Passez une bonne soirée. A un de ces jours. Je leur fais un "au revoir" de la main la direction de chez moi. Mon smartphone dans la main, je me remets à écouter l'album de mon groupe favori. Ce faisant, mon téléphone vibre, signe que j'ai reçu un message. Bizarre. { J'espère que tu T'es bien amusé aujourd'hui.} Personne inconnue Ça vient d'un numéro que je ne connais pas. J'analyse les mots affichés sur mon écran sans vraiment comprendre . Je décide de répondre. {Qui êtes vous ?} {Tu ne me reconnais pas? On s'est parlé au téléphone.} Personne inconnue. Alors, c'est encore lui. Ai je affaire à un psychopathe ou à un sale con ? De toute façon, qu'est ce que j'en ai à foutre? S'il veut s'amuser, qu'il le fasse tout seul . Je ne vais pas entrer dans son jeu . Je ne réponds pas et efface le ménage et continus m'as route en jurant.
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